Les arbitres de l'élite (35 trios) sont conviés demain à une réunion avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, et le président de la Commission fédérale des arbitres (CFA), Belaïd Lacarne, au Centre technique national de Sidi Moussa. Les arbitres ont été informés, jeudi après-midi, sans que l'ordre du jour de ce conclave soit précisé.Antérieurement, ce type de rendez-vous était toujours programmé avant l'ouverture de la saison et parfois avant l'entame de la phase retour. Ces «retrouvailles» arbitres-responsables du corps arbitral et président de la Fédération servaient à rassurer les hommes en noir et quelque fois à les recadrer lorsque l'arbitrage était décrié. Tel est le cas présentement. Il ne se passe plus une journée de championnat ou de coupe sans que des contestations (de décisions d'arbitres) soient signalées. Cette saison, la situation s'est aggravée, comme l'atteste le climat ambiant qui entoure ce corps dans toutes ses composantes. Quels messages vont transmettre aux arbitres de l'élite les présidents de la Fédération et de la CFA à la lumière de ce qui s'est passé depuis l'entame de la saison 2013-2014 ? A priori, les deux responsables vont axer leurs interventions sur deux chapitres. Primo, exhorter les hommes en noir à être plus concentrés sur leur mission pour éviter de commettre des fautes qui, parfois, influent directement sur le résultat du match et réduire par la même le degré de contestation. Ils ne manqueront pas aussi de mettre en garde les arbitres sur qui tant de (mauvaises) choses sont dites. Ils les placeront devant leurs responsabilités et leur signifieront, probablement, qu'ils subiront les conséquences de leurs faits. C'est-à-dire tolérance zéro. Bon, ce type de discours est du réchauffé (du déjà entendu) mais attendons de voir la suite pour savoir si quelque chose changera après cette rencontre à Sidi Moussa. Secundo, les arbitres seront probablement instruits pour «traîner» devant les tribunaux tous ceux qui par leurs propos, écrits… attenteront à leur honorabilité. Le temps est venu de mettre en conformité les paroles (souvent prononcées) avec les actes (presque jamais formalisés). En attendant ce qui ressortira de cette réunion, il est à souhaiter qu'arbitres et responsables saisiront cette opportunité pour condamner les agressions physiques dont sont victimes des arbitres lors de rencontres des divisions autres que celle de «l'élite» et témoigner leur solidarité à tous leurs collègues blessés dans leur chair dans l'indifférence totale. Le cas du jeune Seghni Youcef (Ligue de Bordj Bou Arréridj) est édifiant. «Broyé» sur le terrain dans l'exercice de ses fonctions, par un président voyou et un joueur qui ont mis en péril sa santé, il attend toujours que la Fédération et la CFA lui manifestent, au moins, leur solidarité pour ne pas dire autre chose. Les arbitres de l'élite, ainsi que tous les autres à tous les niveaux de la pyramide du football, doivent refuser d'être «uniquement» de la chair à canon, un «kleenex» ou des «pétitionnaires» pour «prolonger» des vies à la tête du corps arbitral.