L'instauration le paiement par chèque contribue à lutter contre le marché informel qui représente près de 60 milliards de dollars et échappe à tout contrôle étatique. Un nouveau décret exécutif est en cours d'examen en vue d'instaurer l'obligation du chèque pour toute transaction, notamment immobilière, dépassant le seuil d'un million de dinars. C'est ce qu'a révélé, hier à la radio, Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Cette mesure permettra de contribuer à la lutte contre la fraude fiscale et le commerce informel, a expliqué le ministre, cité par l'agence APS. D'après lui, «les transactions relevant de la sphère informelle représentent de 55 à 60 milliards de dinars qui échappent annuellement à tout contrôle de l'Etat». En 2011, l'ancien gouvernement, sous la houlette de Ahmed Ouyahia, voulait introduire le chèque dans les transactions commerciales excédant 500 000 DA, mais les émeutes meurtrières de janvier de la même année avaient obligé le président Abdelaziz Bouteflika, officiellement pour calmer le front social, à faire machine arrière. La volte-face des hautes autorités de l'époque a été interprétée par d'aucuns comme une victoire cinglante des milieux informels. L'ancien Premier ministre accusait, sans les nommer, des cercles mafieux de chercher à contrôler l'économie nationale. Avec ce nouveau décret, le gouvernement ira-t-il jusqu'au bout dans sa volonté de lutter contre les tenants du marché informel ? Rien n'est moins sûr, surtout que le marché informel représente plus de 40% de l'activité économique du pays, selon les chiffres du patronat. Sur les ondes de la radio, M. Benbada a confirmé, par ailleurs, le prochain lancement d'un système de paiement électronique à l'occasion de l'avènement de la technologie 3G. Cependant, il n'a pas fourni de plus amples précisions, se contentant de dire qu'avec la généralisation du paiement par carte bancaire, ces nouvelles dispositions permettront de donner davantage de transparence aux flux commerciaux. Evoquant la dernière tripartite, le ministre a souligné que le rétablissement du crédit à la consommation ambitionne de promouvoir l'entreprise nationale. «Le crédit à la consommation vise à donner un nouveau souffle à l'outil de production nationale et à freiner les importations», a-t-il précisé, notant que la liste des entreprises concernées ainsi que les produits et services éligibles à cette forme de crédit seront fixés via un décret en cours de préparation. «Des groupes de travail regroupant l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), les représentants du patronat et l'UGTA doivent être constitués pour finaliser ce dossier», a encore souligné le ministre pour qui les voitures Renault, devant être produites à l'usine d'Oran, sont éligibles à ce crédit. S'agissant du marché de l'automobile, des mesures sont en préparation en vue d'une meilleure régulation à travers la mise en place de normes techniques plus rigoureuses et une professionnalisation de l'activité des concessionnaires, a fait savoir le premier responsable du secteur.