Houria Bouhired est revenue sur l'opération «Houma propre» lancée le mois du Ramadhan 2013 par son association et confiée à des jeunes de La Casbah. «Aujourd'hui, c'est l'ignorance qui condamne La Casbah à la mort et Alger à l'agonie. Il est urgent d'apprécier ce qu'il reste de la mémoire de la cité, d'évaluer ce qui devrait être fait, d'envisager ce que l'on pourrait faire rapidement pour que le mode et le rythme de vie urbaine renaissent de leurs cendres et redonnent à la ville sa joie de vivre et sa couleur, ‘‘Alger la blanche''», a-t-elle relevé. Selon elle, l'accroissement des ordures dans les rues de La Casbah est proportionnel à la méconnaissance du lieu. «Donc, l'histoire ne se transmet plus. La Casbah a perdu sa cohésion sociale. La disparition du système d'entretien jusque-là en vigueur va entraîner une dégradation croissante du cadre de vie en général», a-t-elle regretté. Elle a annoncé l'attribution par la wilaya d'Alger de postes d'emplois aux jeunes impliqués dans l'opération nettoyage de La Casbah. Elle a salué l'aide de Djamila Bouhired qui a apporté son soutien à cette action de salubrité publique. Zahia Yahi, directrice de cabinet de la ministre de la Culture, a rappelé que La Casbah d'Alger est classée par l'Unesco dans la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Un plan lent à mettre en œuvre «La Casbah est classée secteur sauvegardé, et à ce titre elle est dotée d'un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur. C'est un plan adopté au plus haut sommet de l'Etat et qui associe à la fois les différents départements ministériels et la société civile. Les mesures d'urgence ont été appliquées et nous allons vers la première phase», a-t-elle déclaré. Elle a indiqué que les espaces vides dans La Casbah ont une destination dans le plan de sauvegarde. «Il y aura des structures qui répondront aux besoins culturels, sociaux, sportifs des citoyens de La Casbah», a-t-elle noté soulignant l'importance également du sous-sol de la Citadelle d'Alger. «Il est impossible d'envisager des projets avant de savoir ce que nous avons en dessous, ce qui a été bouché ou caché par la France coloniale», a ajouté Zahia Yahi.