Le coronavirus MERS, qui provoque des problèmes respiratoires aigus et a tué des dizaines de personnes au Moyen-Orient, est transmis par les chameaux et pourrait bien passer directement des animaux aux humains, selon une étude publiée hier aux Etats-Unis. Ce nouveau virus, dit du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Middle East Respiratory Syndrome, MERS) dans la terminologie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a touché depuis septembre 2012 à l'échelle mondiale 182 personnes, dont 79 sont mortes, selon le dernier bilan de l'OMS. Jusqu'à aujourd'hui, on savait peu de choses sur l'origine de ce virus qui provoque principalement des problèmes respiratoires aigus, avec fièvre, toux, essoufflement, et s'accompagne souvent de pneumonie, de problèmes gastro-intestinaux, voire d'une insuffisance rénale. Mais un professeur de l'université de Columbia montre que le virus «est extraordinairement commun» chez les chameaux depuis au moins une vingtaine d'années. «Dans certaines parties de l'Arabie Saoudite, les deux tiers de ces animaux ont leurs voies respiratoires touchées par ce virus», a expliqué Ian Lipkin. «Il est probable que les chameaux soient la principale source d'infection des humains.» Ce chercheur s'est associé avec des collègues de l'Institut national américain des allergies et maladies infectieuses ainsi qu'avec le professeur Abdelaziz Alagaili de l'université King Saud à Ryad, pour cette étude publiée hier dans la revue américaine mBio. Les chercheurs ont fait des prélèvements sanguins dans l'anus et les naseaux de plus de 200 chameaux en Arabie Saoudite entre novembre et décembre 2013. Ils ont trouvé des anticorps propres au MERS chez 74% des bêtes ainsi que le virus lui-même, en particulier dans les sécrétions nasales des animaux. Les chameaux porteurs du virus paraissaient en parfaite santé. En analysant des échantillons sanguins de dromadaires prélevés entre 1992 et 2010, l'équipe a trouvé des traces du virus vieilles de 20 ans. «Le virus détecté sur les animaux est le même que celui que nous avons trouvé sur les hommes», souligne Ian Lipkin. Si cela se confirme, selon lui, il s'agirait d'un cas extrêmement rare de contamination directe des humains par les animaux. La fièvre de la vallée du Rift, qui ressemble à une grippe, est un autre exemple de contamination de cette espèce.