Le procès du président égyptien destitué Mohamed Morsi a été ajourné hier après que la défense ait demandé la récusation des juges. La demande de récusation fait suite à des enregistrements supposés de conversations privées entre M. Morsi et l'un des avocats de la défense Sélim Al Awa, qui ont été publiées par un quotidien égyptien. Dans ce procès, le parquet accuse M. Morsi et ses 35 coaccusés, dont des dirigeants des Frères musulmans, d'avoir comploté avec le mouvement islamiste palestinien Hamas et fourni des informations classées secret-défense aux Gardiens de la révolution, unité d'élite de l'armée iranienne, «afin de déstabiliser la sécurité et la stabilité du pays». «La cour a décidé d'interrompre l'examen de cette affaire jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur la demande de récusation» déposée par les avocats de la défense, a déclaré le juge présidant l'audience Chaabane Al Chamy. Une cour d'appel examinera la requête le 1er mars prochain. Hier, des accusés parmi lesquels le guide suprême de la confrérie Mohamed Badie ont tourné le dos à la cour et scandé «A bas le pouvoir militaire». M. Morsi est par ailleurs jugé pour incitation au meurtre de manifestants et outrage à magistrats, un procès dont la date n'a pas encore été fixée. La répression contre ses partisans a fait plus de 1400 morts depuis cet été, selon Amnesty International.