Les chiffres de la Gendarmerie nationale en matière de criminalité et de délinquance pour l'année 2005 sont alarmants. Le signal a été lancé, jeudi dernier, en marge des journées portes ouvertes sur le corps de la Gendarmerie nationale organisées au palais de la culture Malek Haddad, où les données de la criminalité et de la délinquance pour l'année 2005 affichées par les services du 5e commandement régional regroupant 15 wilayas de l'Est algérien, aussi bien pour le public qu'à l'intention des observateurs avertis méritent bien d'être décortiquées. Entre 2004 et 2005, le nombre des crimes, délits et infractions a fait un bond de 11% dans les 15 wilayas. Une augmentation qui ne cesse d'évoluer depuis 2002. Dans la seule wilaya de Constantine, on a recensé 75 crimes, 750 délits et 1268 arrestations. Les agressions contre les personnes occupent le haut du pavé avec 512 cas contre 215 recensés contre les biens privés et publics et 44 cas d'atteinte à l'ordre public. Le taux de chômage, qui continue d'affecter surtout la frange de la population âgée de 18 à 40 ans, demeure un des facteurs principaux de cette recrudescence de la délinquance. Entre autres incidences, le recours au trafic de comprimés hallucinogènes, devenu une activité en vogue, place désormais la wilaya de Constantine parmi les principales zones de commercialisation et de consommation. Contrairement au trafic de drogue qui avec plus de 1,6 kg de kif saisi fait occuper la wilaya de Constantine la 11e place, celui des comprimés hallucinogènes la fait placer avec 5181 comprimés saisis durant l'année dernière en seconde position, juste après Annaba, où les services de la gendarmerie ont mis la main sur 8911 comprimés, mais loin aussi devant Sétif avec 579 comprimés ou Guelma avec 206 unités. Les chiffres de la criminalité et la délinquance, qui prennent de l'ampleur placent déjà la commune d'El Khroub à la tête des régions à risques sur le territoire de la wilaya avec 159 affaires d'agression traitées en une année. Cela s'explique en grande partie par le fardeau qui lui a été légué depuis déjà quatre ans après la création des nouvelles villes de Masinissa et de Ali Mendjli. Pour cette dernière, la concentration des populations issues généralement des quartiers défavorisés de la ville de Constantine connus par un taux élevé de délinquance aura apporté son lot de fléaux sociaux. La commune d'El Khroub ne sera pas la seule dans cette évolution, puisque six communes sur les douze que compte la wilaya ont déjà dépassé la ligne rouge. En sus d'El Khroub et de Constantine, les communes de Didouche Mourad, Hamma Bouziane, Ouled Rahmoun et même la petite commune de Ben Badis sont venues rejoindre le peloton, alors que Aïn Abid, Zighoud Youcef, Aïn S'mara et même Beni H'midène ne sont pas loin de la cote d'alerte. Seules les communes d'Ibn Ziad et de Messaoud Boudjeriou, localités à vocation rurale et à faible densité de population, ont enregistré les plus faibles taux de criminalité avec respectivement 19 et 9 agressions recensées durant l'année 2005.