Trois formations (PT, MPA, UDS) sont candidates pour compter prochainement dans leurs effectifs les quelque 700 ex-militants du vieux parti FFS. L e Forum socialiste pour la liberté et la démocratie (FSLD), créé le 18 janvier dernier par les démissionnaires du FFS, fusionnera dans quelques jours avec un parti politique. Trois formations sont candidates pour compter dans leurs effectifs les «plus de 700» ex-militants du FFS, selon les statistiques du FSLD. En plus du PT de la candidate Louisa Hanoune et du MPA de Amara Benyounès, des contacts ont eu lieu avec l'UDS, le parti de Karim Tabbou, député du FFS qui a devancé son ex-camarade, Khaled Tazaghart, dans la démission du parti. «Nous annoncerons notre décision d'ici le début de la semaine prochaine», a fait savoir, hier, le député Tazaghart, lors d'un meeting tenu au théâtre régional de Béjaïa. Pour s'assurer l'adhésion du Forum, les trois partis se doivent de répondre à une seule condition : adopter pleinement sa charte qui aspire à l'instauration d'une deuxième République. En contrepartie, le contingent des ex-militants du FFS rallieront avec armes et bagages le parti choisi dont ils feront leurs ses positions, y compris celle se rapportant à la présidentielle du 17 avril prochain. «Nous deviendrons des militants de ce parti», a déclaré, à El Watan, Khaled Tazaghart. Si aucune option n'est encore arrêtée, la possible intégration du Mouvement populaire algérien (MPA) suppose le soutien du FSLD à la candidature du Président sortant pour la simple raison que le président du MPA, actuel membre du gouvernement Sellal, n'est autre que le futur directeur de campagne pour l'étranger du candidat Bouteflika. Aussi, en rejoignant le Parti des travailleurs, ce sera autant de voix et de porte-voix que le Forum apportera à la candidature de Louisa Hanoune. Dans ce cas comme dans l'autre, les démissionnaires du FFS s'engagent forcément comme de futurs électeurs le 17 avril prochain. Seule l'option de l'Union démocratique et sociale (UDS) permet de plaider pour un éventuel boycott bien que, jusque-là, la position de Karim Tabbou ne soit pas encore tranchée par rapport au prochain scrutin et à la façon de «disqualifier cette élection». A l'UDS, qui reste focalisée sur les préparatifs de son congrès constitutif pour lequel il a eu le OK du ministère de l'Intérieur, la prochaine présidentielle est «un non-événement». En attendant d'opter pour l'un des trois partis, le Forum ne trouve pas de raison pour «interdire à quiconque d'être candidat», ce qui revient à dire, en clair, qu'il n'y a pas d'inconvénient à ce que le chef de l'Etat se remette en course pour briguer un quatrième mandat, même dans son état de santé actuel. «La situation a besoin de sens de responsabilité pour faire la différence entre l'option de l'allégeance et celle de l'émergence», a lancé Khaled Tazaghart qui s'interroge, concernant le non-positionnement de son ex-parti par rapport à la prochaine présidentielle : «Le FFS attend quoi ? Hamrouche ? Parce qu'il n'y a pas d'hommes au FFS ? Hamrouche n'a jamais été ni porte-parole ni militant du FFS.» «Le FFS est perdu», assène le député démissionnaire, qui estime qu'à travers la «perte» du FFS, «l'Algérie a perdu un instrument de construction». «Et c'est malheureux !» déplore-t-il, alertant sur le danger extérieur : «Nous sommes sûrs, bien que nous n'ayons pas d'informations précises, qu'une situation de déstabilisation va être utilisée de l'extérieur pour installer un conseil de transition.» Le mobile de cette «déstabilisation», l'orateur la voit dans une éventuelle intervention de l'armée dans le processus électoral. «Nous dénonçons les appels en direction de l'armée, qui ne sont que des appels à l'arrêt du processus électoral qui peuvent entraîner l'Algérie dans une déstabilisation à grande échelle. Nous avons dénoncé cela en 1991 et nous sommes dans la même logique de défense de l'unité nationale», ajoute le porte-parole du FSLD. Khaled Tazaghart vise par ces propos l'appel, le 18 février dernier, de Mouloud Hamrouche en direction de l'armée pour réagir face «à la paralysie dangereuse des institutions». Hamrouche confirme, en tout cas, sa non-candidature au scrutin d'avril prochain, sans pour autant permettre au FFS de trancher sur sa participation ou non à la présidentielle prochaine. Le FSLD, qui plaide pour «enclencher un véritable consensus national, sans l'usage de la force, permettant à la nation de se doter d'un mandat éternel», convient qu'il y a crise dans le pays. «Oui, il y a crise tant que les Algériens n'ont pas le droit d'avoir des droits. C'est pour cela que nous appelons à la mobilisation des militants pour faire avancer nos revendications», explique Khaled Tazaghart, qui sait qu'«il va y avoir fraude le 17 avril prochain».