Plus de 70 travailleurs de la Région transport est (RTE) (terminal pétrolier de Skikda) ne savent plus à quel saint se vouer. Leur rancœur ne fait que grandir chaque jour et encore plus lorsqu'ils passent devant les appartements qui leur sont destinés et qui se trouvent achevés depuis des lustres mais demeurent toujours... inaccessibles ! « Normal, quand on continue à nous nourrir d'espoir et de promesses. Entre temps, la majorité d'entre nous se ruine dans les locations », témoigne un groupe de travailleurs qui s'est déplacé à nos bureaux pour, disent-ils, « dénoncer cet état de fait qu'on nous impose ». « On navigue dans le noir sans savoir de quoi sera fait demain. Nous sommes devenus les otages forcés d'une situation cauchemardesque. Aujourd'hui, nous ne pouvons même pas postuler pour l'acquisition d'un logement dans n'importe quelle formule, car nous avons été portés comme bénéficiaires d'un projet initié par Sonatrach. » Et d'expliquer : « Le projet inscrit dans le cadre du logement participatif date de la fin des années 1990. Le 31 décembre 1999, une liste de demandeurs a été arrêtée. En 2001, une enquête sociale a été menée pour trier les demandes, et ce n'est qu'en 2004 qu'une liste de bénéficiaires éventuels fut retenue. Entre temps, les appartements avaient enregistré une nette avancée et la majorité a été achevée en 2001 déjà ! » Ils citent comme exemple les 142 logements de Bouabbaz implantés sur deux sites et dont une partie (24 logements) avait été attribuée dernièrement aux familles des victimes de la catastrophe du GNL, survenue en janvier 2004. « Ces logements sont totalement achevés et habitables. Pourquoi continue-t-on à retarder leur distribution alors que la dégradation les guette ? » La gestion du dossier de ces logements au niveau central semble quelque part entraver les travailleurs de Sonatrach concernés dans leur démarche de réclamation ou de protestation, « On nous informe au compte-gouttes avec toujours des promesses qui n'en finissent plus. A chaque fois que l'opportunité se présente à l'un de nous pour aller au siège central pour une mission quelconque, on essaye de ramener aux collègues quelques bribes d'information. Sans plus. » Ils, ont par ailleurs, fait part de l'existence de plusieurs logements vides à la cité Sonatrach à El Hadaïek. « Ces logements sont détériorés et l'un d'eux situé au rez-de-chaussée a même servi de gîte à une chienne qui vient d'y mettre bas alors que nous, nous continuons à galérer. » Au niveau local, aucune source officielle de Sonatrach n'a été en mesure d'apporter des éclaircissements puisque la gestion de ce dossier est faite au niveau central. On nous informera cependant, à titre officieux, qu' « à ce jour, aucun logement n'a été officiellement réceptionné ». Quant aux appartements vides de la cité d'El Hadaïek, ce serait plutôt de contentieux qui poserait problème : « Beaucoup de litiges concernent encore ces appartements et les dossiers sont au niveau de la justice. » La seule note officielle reste un procès-verbal d'une réunion tenue l'année dernière au niveau de la direction générale de Sonatrach en présence du syndicat national. Dans ce PV, l'urgence de distribuer les appartements achevés est clairement mentionnée. Une année après, les travailleurs attendent encore. Une seule note d'espoir est venue, ces derniers jours, dépoussiérer le dossier des logements Sonatrach. Une commission spéciale a, en effet, été déléguée pour séjourner à Skikda afin de rouvrir le dossier des logements. A en croire quelques bribes, la commission aurait passé au peigne fin le dossier et devrait transmettre ses conclusions à la DG. Les travailleurs du terminal pétrolier de Skikda passeront-ils encore une autre année à attendre cet espoir que les lenteurs risquent de transformer en utopie ? L'avenir apportera sa réponse.