Des rejets industriels hautement toxiques continuent d'être déversés dans le lac de Reghaïa (est d'Alger), classé «Réserve naturelle d'importance internationale» en juin 2003, a appris hier l'APS auprès du directeur des ressources en eau (DRE), Smaïn Amirouche. Les complexes industriels, implantés dans cette zone, déversent à longueur d'année leurs rejets industriels dans le lac de Réghaïa, «faute de pouvoir les traiter à la station d'épuration de la ville, qui risquerait de tomber en panne, car n'étant pas équipée pour cette tâche». Pour éviter l'arrêt de la station d'épuration, les autorités ont pris la décision de «refuser de raccorder certaines industries» de la zone Reghaïa-Rouïba.Ne pouvant être recyclées, ces eaux, contenant d'importantes quantités de produits chimiques hautement toxiques, sont rejetées par les usines dans oued Réghaïa et directement ensuite dans le lac éponyme.L'altération continue de la qualité de l'eau du lac de Réghaïa, due aux déversements de matières solides, chimiques et aux rejets d'eaux usées, menace de disparition plusieurs espèces animales et végétales protégées, et constitue une grande inquiétude, selon la direction du Centre cynégétique de Réghaïa. «La plus grande contrainte à la préservation du lac de Réghaïa est la détérioration du plan d'eau par les déversements des oueds El Biar et Réghaïa, pollués par les eaux usées et chargés de matières chimiques. Des oueds qui ne sont pas raccordés à la station d'épuration de la ville», a déploré le directeur du centre, Abdelghani Boumessaoud, à l'occasion de la Journée mondiale des zones humides. Pour y remédier, estime le DRE de la wilaya d'Alger, des actions sont entreprises en direction des industriels du parc Rouïba-Réghaïa, afin de les obliger à traiter eux-mêmes leurs rejets à leur niveau, en se dotant de mini-stations d'épuration. En plus de mini-stations de prétraitement, le DRE annonce un projet de station d'épuration qui traitera tous les rejets de la zone industrielle Rouïba- Réghaïa.