Opposé au soutien apporté à Bouteflika, le mouvement des redresseurs du FLN se démarque de la décision de l'appareil du parti de cautionner la candidature du chef de l'Etat pour un autre mandat et appelle les militants à voter «en toute conscience» pour le candidat de leur choix. Le mouvement que dirige Abdelkrim Abada a vivement condamné et s'en lave les mains «des plans visant à faire du FLN un simple appareil de candidature et de soutien, une machine électorale et une couverture d'une allégeance». Un communiqué rendu public hier, qui porte la griffe de Abdelkrim Abada, estime que «les positions exprimées par des directions imposées ne peuvent aucunement représenter l'unité du parti FLN ni forcer ses militants à respecter ses choix». Refusant de s'aligner sur la position de l'appareil du parti, les redresseurs invitent les militants à «élargir les consultations autant que possible et prendre des décisions en toute liberté et responsabilité». Il leur demande de faire appel «à leur conscience dans le choix du candidat à la présidentielle à soutenir, en prenant en considération l'unité du parti et l'intérêt suprême du pays». En rupture de ban avec l'appareil de l'ex-parti unique du temps de Abdelaziz Belkhadem puis de Amar Saadani intronisé secrétaire général, les redresseurs s'élèvent contre «l'exclusion des militants dans l'élaboration de la position du parti unitaire au sujet de l'élection présidentielle». Ce qui a provoqué «une dissémination de leurs opinions et un clivage sur le choix des candidats, conséquence de la persistance de l'absence d'une direction légitime en mesure d'incarner les militants et leur aspirations», a relevé le mouvement. Ce dernier rappelle qu'«en l'absence d'une direction légitime et d'organes habilités et qualifiés juridiquement à élaborer ce genre de position et de décisions adéquates auxquelles le mouvement des redresseurs ne peut adhérer, car elles sont contraires aux principes et aux objectifs pour lesquels nous militons depuis le neuvième congrès». En somme, si la prise de position exprimée par le mouvement de redressement du FLN accentue les dissensions au sein de l'ex-parti unique, elle prive, par ailleurs, le président-candidat d'un soutien total de la «famille FLN».