Les autorités égyptiennes ont refoulé, hier, la moudjahida Djamila Bouhired et près de 80 femmes activistes de différentes nationalités qui tentaient, depuis mercredi, d'accéder à Ghaza via le passage de Rafah. Un «non» catégorique de la part des autorités égyptiennes ; celles-ci exigent une autorisation préalable qui devait être déposée au niveau des ambassades égyptiennes dans les pays respectifs des activistes avant même leur arrivée au Caire, apprend-on de sources égyptiennes. L'Egypte, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public hier, a démenti «l'octroi d'une autorisation à ces activistes» et affirme que «l'Egypte avait expliqué, avant même l'arrivée de ce groupe de femmes, qu'il était nécessaire de reporter la visite, compte tenu de la situation sécuritaire tendue». Le Caire veut, entre-temps, jouer la carte de la diplomatie. Ce communiqué, en fait, s'adresse directement à la moudjahida Djamila Bouhired pour lui assurer qu'elle est et sera «toujours la bienvenue dans son deuxième pays, l'Egypte, mais sa demande d'accéder à Ghaza ne peut en aucun cas être acceptée en l'absence d'une autorisation». «Djamila Bouhired, ajoute le même communiqué, a été, à deux reprises, invitée par les mêmes autorités, au lendemain de la révolution égyptienne, mais elle n'y a jamais répondu.» Selon une source sécuritaire de l'aéroport du Caire, les autorités égyptiennes ont bloqué ces activistes dès leur arrivée, mercredi, et les ont tout de suite refoulées, l'une après l'autre, vers leurs pays d'origine, à savoir l'Algérie, la Belgique, la France, l'Autriche, la Suisse, la Grande-Bretagne, l'Irlande et les Etats-Unis. «Nous avons été auditionnées pendant huit heures par la police égyptienne avant qu'elle notifie son refus catégorique de nous permettre d'accéder à Ghaza», témoigne Mairead MacGuire, activiste irlandaise, âgée de 70 ans, et prix Nobel en 1976, dans une déclaration à la presse égyptienne. «Le régime égyptien insiste encore pour qu'il soit le régime le plus sale de l'histoire de l'Egypte. Pourquoi ce régime refuse à des activistes dont une militante et une grande moudjahida comme Djamila Bouhired l'accès à Ghaza et leur demande d'y accéder par l'Israël. Il s'agit alors de leur collaborateur», dénonce Aïda Seif El Dawla, une militante égyptienne des droits de l'homme. En zone internationale à l'aéroport, un sit-in a été observé par ces femmes qui voulaient soutenir les Palestiniennes en répondant à leur appel, particulièrement les Ghazaouies, et en leur rendant visite à l'occasion de la Journée internationale de la femme.