Quand l'agence de gestion et de réalisation foncière urbaine de la wilaya de Constantine concède à un promoteur une assiette pour la réalisation de 50 logements participatifs à 5 millions de dinars et que ce dernier enjoint les souscripteurs à payer le quadruple, c'est avant tout une arnaque au grand jour. Elle l'est davantage quand la direction de l'agence foncière signifie au promoteur, dans une correspondance, l'illégalité des sommes perçues auprès des souscripteurs, et en exige même leur remboursement. C'est le problème des souscripteurs des 50 logements sis à Didouche Mourad qui attendent depuis plusieurs années leurs logements, alors que les travaux ont débuté en 2007. Le promoteur en voulant ajouter trois autres logements, donc avec un étage supplémentaire, a compliqué la situation de ce projet, car c'est tout le dispositif juridique qui en prend un coup pour remettre en question tous les documents afférents à ce projet. En effet, si le maire de Didouche Mourad avait octroyé une autorisation spéciale pour la construction d'un étage supplémentaire, le but étant de faciliter les choses pour que les souscripteurs ne soient pas pénalisés, il n'en est pas de même pour la direction de l'urbanisme et de la construction qui refuse de délivrer le certificat de conformité. Devant tant de couacs, le promoteur tente d'exercer une pression sur les souscripteurs pour les inciter à saisir les autorités de la wilaya, à faire l'impasse sur cet étage supplémentaire, la cause de t ce statut quo. Ainsi, il a esté en justice ses souscripteurs à cause d'une histoire de délais de versements d'argent, mais sans réussite puisqu'il a perdu ce procès en première instance et en appel. Il a recouru néanmoins à la Cour suprême pour gagner du temps. Nous apprenons par ailleurs auprès des souscripteurs, regroupés en association, que 35 logements des 50 sont habitables, d'ailleurs, pour huit souscripteurs, ils ont déjà les clés et entreprennent des travaux à l'intérieur de leurs logements, une mesure qui n'est pas pour rassurer les autres, lesquels voient en cette discrimination une manière de fragiliser leur combat. Les 15 souscripteurs restant, attendent une hypothétique finition surtout que le poste transformateur n'est pas encore construit, donc point d'électricité et de gaz. En tous cas, les souscripteurs attendent des pouvoirs publics et à leur tête les responsables de la Dlep, de la DUC ou encore du wali, une décision courageuse pour leur permettre de jouir de leur logement qu'ils attendent depuis des lustres. Quant au promoteur, qui n'est pas le seul à l'échelle national, l'Etat doit assumer ses responsabilités par le biais d'un contrôle rigoureux et d'un suivi effectif, car les exemples de fraude et d'arnaques sont légion au grand dam de milliers de souscripteurs.