Le centre de transfusion sanguine (CTS) de l'hôpital Ibn Rochd de Annaba a été très exigu, jeudi dernier, pour contenir l'engouement des donneurs de sang qui ont répondu à l'appel d'un groupe de jeunes médecins du service de l'urologie de l'hôpital éponyme sur facebook. En effet, selon docteur Chouakria, l'un des initiateurs de cette action, ils étaient quelque 150 personnes, entre médecins, étudiants et avocats à se bousculer devant la petite porte du CTS pour donner un peu de leur sang au profit des malades dans le besoin de ce liquide vital. «L'idée a germé suite au décès la semaine dernière de notre consœur, Dr. Amel S. âgée de 27 ans, tout simplement par manque de sang à rhésus négatif. Notre motivation n'a été que plus grande pour organiser une journée de don de sang, déjà en sa mémoire et puis pour dénoncer ce problème qu'on rencontre au quotidien. Je suis chirurgien et peux vous assurer que des malades sont annulés régulièrement à cause de la pénurie de sang. D'autres malades avaient eu le même sort que Amel pour ce même problème», explique, non sans regret, Dr Chouakria. Au-delà de cette action, faut-il dénoncer cette situation qui relève, soit d'une pénurie de donneur de sang ou de la mauvaise gestion de ce liquide précieux? A cette question le même praticien répond : «A Annaba il y a quelque 20 000 donneurs réguliers sans compter ceux de circonstance. C'est-à-dire les accompagnateurs des malades dont on leur exige des dons de sang avant chaque acte chirurgical. Il faut savoir qu'on demande à la banque de sang en moyenne trois poches de sang pour chaque patient à opérer. Si l'acte se déroule sans problème nous ne pouvons pas restituer les poches à la banque car ce service refuse de les récupérer et courir le risque du non respect de la chaîne de froid. Ces poches seront tout simplement versées dans le lavabo. C'est une perte considérable. Et la solution consiste à disposer d'un petit frigo portable intermédiaire qui peut assurer les conditions normales exigées pur respecter la chaîne du froid.». Force est de souligner que des actions pareilles, louables à plus d'un titre, sont à multiplier pour éviter des sorts macabres à des patients atteints de pathologie nécessitant des transfusions régulières notamment ceux à rhésus négatif.