Depuis un mois, le Centre de transfusion sanguine (CTS) du CHU de Constantine n'exige plus un don de sang familial pour la prise en charge des malades ayant besoin de pochettes pour une intervention chirurgicale, ou durant un séjour dans un quelconque service. « Le CTS est le premier à avoir appliqué cette mesure à l'échelle nationale, alors que l'agence nationale du sang et le ministère de la santé ont prévu de la mettre en œuvre progressivement avant 2009 », nous annoncera Lynda Boubguira, médecin-chef du CTS, et de poursuivre : « Cette décision offre aux citoyens la possibilité de se présenter comme donneurs bénévoles, car il faut dire que par le passé, et devant l'urgence qui s'exprimait, les proches des malades ne déclaraient pas qu'ils sont atteints d'une maladie chronique ». En moins d'un mois, le service qui compte près de 1500 donneurs réguliers, a réussi l'exploit, en collectant des poches de sang fournies à 100 % par des bénévoles. Un effort considérable est déployé depuis 2001 par le CTS pour sensibiliser les citoyens, grâce à une mobilisation acharnée et sans bavures de son personnel, avec la collaboration de la direction du CHU, qui a mis les moyens pour réaliser un programme de collecte quotidien, établi pour couvrir tous le secteurs de la ville. Le CTS est parvenu à faire monter la barre plus haut en réalisant 20 000 dons en 2006 et il aspire à intensifier les campagnes d'information en direction des personnes ayant des groupes sanguins à rhésus négatif. « Sur les 300 poches que nous collectons lors de nos sorties quotidiennes dans la ville, il se trouve qu'une dizaine sont des rhésus négatifs, ce qui demeure toujours insuffisant », notera le Dr Boubguira, rappelant qu'une poche de sang peut sauver trois malades. Plusieurs malades leucémiques ont besoin du concentré plaquettaire au Centre anticancéreux (CAC), au même titre que les patients du service d'hématologie ; des enfants thalassémiques attendent chaque jour leurs poches de culot globulaire, alors que des quantités importantes de plasma précongelé sont demandées par les urgences chirurgicales, les maternités et le centre des brûlés. C'est dire que la mission du CTS n'est guère facile, surtout que celui-ci se trouve sollicité par les établissements hospitaliers de toute la wilaya. « Notre objectif est d'atteindre un plus grand nombre de donneurs parmi les sujets en bonne santé, et nous sommes disposés à nous déplacer, même chez eux pour collecter ce liquide vital », a conclu le Dr Boubguira qui sollicite une contribution beaucoup plus importante de la part des médias et des organes de la presse.