La nouvelle ville Ali Mendjeli est envahie par les courtiers de l'immobilier, qui s'entremettent, sans foi ni loi, pour opérer le «pas de porte». Une pratique illégale à laquelle ils s'adonnent au vu et au su de tout le monde. Le chef de bureau de wilaya des agences immobilières affiliées à la fédération nationale des agences immobilières (Fnai), Noureddine Menaceri, nous indique que la disponibilité des appartements de type F2, notamment à Ali Mendjeli, a favorisé l'émergence du «pas de porte». Rencontré lors de l'assemblée générale de ce bureau tenue, jeudi dernier, à la salle Beit Chark de la cité 5 juillet, notre interlocuteur nous informe que plusieurs transactions immobilières illégales, comme c'est le cas pour le pas de porte, font l'objet de poursuites judiciaires. Selon lui, le courtier de l'immobilier fait ravage, parce qu'il peut être exercé par n'importe qui. Celui-ci, peut s'avérer un huissier de justice, un chauffeur de taxi, et même un médecin. C'est pourquoi la concurrence déloyale, menée surtout par les bureaux d'affaires et les courtiers, représente le souci majeur de l'agent immobilier. Ce dernier se charge de la prospection pour l'achat, la vente ou la location d'un bien, soit un appartement, un local ou un terrain à bâtir ou agricole. Existant depuis 1998, la Fnai a pour mission d'assainir et d'organiser ce métier, réglementé grâce au décret 09/18 paru au mois de janvier 2009. Ce décret continue d'alimenter les débats. Le barème fixant les honoraires de l'agent immobilier, dans ce même décret, n'arrange pas cette corporation. Pour notre interlocuteur, le palier dégressif mis en place est plutôt pénalisant, puisque contrairement à la logique, il a été révisé à la baisse et non à la hausse. Interrogé sur les rouages qui ont fait, qu'aujourd'hui, l'achat ou la location d'un appartement coûtent au client, les yeux de la tête, Nouredine Menaceri, lui aussi agent immobilier, a pointé du doigt, encore une fois, les courtiers qui gangrènent le domaine de l'immobilier. Ces derniers sont, selon lui, les principaux responsables de la surenchère. «Le prix est soumis en premier à la loi de l'offre et la demande, l'agent immobilier n'y est pour rien. Il est vrai que les deux parties de la transaction se rencontrent chez nous, mais c'est le propriétaire qui propose un montant et c'est au client d'en décider. Notre payement se fait uniquement par le barème du décret 09/18», a-t-il expliqué. Le rétrécissement du parc immobilier en raison de la dégradation des constructions coloniales et l'élargissement des biens de l'Etat à travers les différentes formules relatives à l'attribution d'un logement (ALPA, et OPGI…), auxquelles s'ajoute l'absence d'assiettes, sont d'autres facteurs qui ont causé la montée en flèche du prix de l'immobilier. Tous comptes faits, le citoyen est appelé à s'orienter vers les agences immobilières pour échapper à une éventuelle arnaque. Notons que la Fnai compte jusque là, 2500 adhérents dont 84 activent à Constantine.