Il faudra 15 millions de logements supplémentaires pour endiguer le surenchérissement chronique des prix de la location. Tel est l'avis du président de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI), Abdelkrim Aouidat. « Le marché de l'immobilier est perturbé du fait du déséquilibre entre l'offre et la demande. Pour pouvoir répondre à la demande, on devra réaliser, au moins, 15 millions de logements », a affirmé, hier, M. Aouidat, en marge de l'assemblée générale ordinaire de la FNAI, organisée à Alger. En attendant, Shemseddine Azzedine, membre du bureau national, rappelle que la Fédération a proposé la mise en place d'une caisse gérée directement par une banque, laquelle octroiera des crédits pour la location d'un bien immobilier. Mais à une condition : « que les propriétaires déclarent la valeur réelle de leur bien », a-t-il fait observer. Chose qui n'est pas évidente, selon le même interlocuteur. « Il y a un manque de transparence dans les transactions commerciales. Les propriétaires n'acceptent pas de passer par les banques pour ne pas déclarer la vraie valeur de leurs biens », a-t-il déploré, avant d'ajouter que les pouvoirs publics doivent les inciter à adopter ce procédé et ce, en contrepartie d'allègements fiscaux. « Un logement d'une superficie de plus de 80 m2 est imposable à 7% », a signalé M. Azzedine. L'assemblée générale a été l'occasion pour les membres de la FNAI d'évoquer d'autres problèmes. « Alors que le ministère de l'Habitat tarde à délivrer les nouveaux agréments, les agents du ministère du Commerce procèdent à la fermeture des agences pour absence d'agrément », a déploré Tahar Anniche, SG de la FNAI, indiquant que « les deux ministères doivent coordonner leurs actions ». Près de 2 000 demandes d'agrément sont déposées au niveau du ministère de l'Habitat, a-t-il indiqué, avant de préciser que la FNAI compte près de 1 900 adhérents sur l'ensemble des 6 600 agents inscrits au registre du commerce. « Il faut savoir que 80% du secteur est géré par des courtiers illégaux ». Les agents immobiliers demandent, en outre, de revoir le barème d'honoraires pour valoriser leur marge bénéficiaire. Le barème actuel est fixé par palier, à savoir 3% pour un logement d'une valeur d'un million de dinars, 2% pour celui dont la valeur oscille entre +1 à 5 millions DA et 1% pour les biens de plus de 5 millions DA. « Cette proportion ne nous arrange pas », a souligné M. Anniche, soulevant au passage le problème de la caution de garantie de 15 millions de centimes que doit verser l'agent immobilier à la banque lors du lancement de son activité. « Au lieu de la verser à la banque, la FNAI préfère créer une mutuelle », a-t-il proposé. En attendant, la FNAI vient de lancer son site internet.