Les trafiquants de mercure semblent trouver un nouveau moyen de s'en procurer. Il s'agit des pièces de monnaie nationale d'un dinar mais pas n'importe laquelle. Celle qui les intéresse porte sur une face la gravure de deux mains qui se serrent et un tracteur agricole, symbolisant la réforme agraire de 1971. Les services de sécurité sont mis en garde par leurs hiérarchies quant au phénomène de l'achat de ces pièces par des trafiquants de mercure. A Béjaïa, des pièces d'un dinar de ce genre sont vendues à 1 800 dinars. «Je viens d'en trouver une», nous dit un collégien qui nous montre fièrement sa pièce. Sans être conscient de ce qu'il fait, l'enfant nous raconte que son acheteur est sur les hauteurs d'Iheddaden, dans la ville de Béjaïa. Des commerçants de la localité de Sidi Aïch, à 45 kilomètres de là, reçoivent la visite d'un type qu'ils qualifient d'étranger cherchant pour achat, des pièces d'un dinar avec l'image d'un tracteur. «Au début, j'en ai vendu quelques unes à 200 dinars la pièce, mais leur prix n'arrêtaient pas d'augmenter depuis», avoue un libraire. Selon une source proche des services de sécurité, «les pièces achetées sont acheminées par des contrebandiers vers le Maroc, où le précieux métal est extrait.» Pour rappel, le mercure est un produit chimique très utilisé dans la fabrication d'explosif, de faux billets, de bijoux en or factices… La région de Béjaïa n'est pas à sa première expérience. En 2011, des trafiquants et des courtiers se sont beaucoup intéressés aux anciennes tuiles en verre fabriquées à Marseille. En mai de la même année, deux résidents de la ville de Béjaïa ont été arrêtés sur la route de Bordj Bou Arreridj en possession de 23 g de cinabre (HGS), plus connu sous le nom de mercure rouge. Le produit était destiné à la vente pour un prix de 350 millions de centimes.