Le tribunal d'El Tarf a prononcé hier la relaxe dans deux affaires de diffamation à l'encontre de Slim Sadki, notre correspondant dans cette wilaya, sous le coup de cinq plaintes des autorités locales. La première affaire est une plainte du directeur des domaines pour un article de février 2005 qui dénonçait les agissements de ce responsable à l'encontre d'une association de résidents d'une coopérative immobilière qui attendent leurs titres de propriété depuis 20 ans et qui se sont fait insulter lorsqu'ils sont allés les réclamer. La seconde est du wali d'El Tarf pour un article de février 2006 intitulé « Lutte anticorruption. Les marchés publics dans le collimateur » et qui relate l'ouverture d'enquêtes par la Gendarmerie nationale, l'audition de responsables locaux, l'affairisme mafieux qui s'affiche sans vergogne, la corruption des cadres et des élus et l'étouffement par la menace, l'intimidation et la violence des voix qui se sont élevées pour dénoncer cet état de fait. Dimanche prochain, notre collaborateur à El Tarf devra se présenter encore devant le tribunal d'El Tarf pour être jugé dans deux autres affaires en diffamation émanant du président de l'APW pour avoir rapporté les propos de l'élu Lakhdar Belaïd, membre de cette Assemblée, qui, avec sa famille, a dû subir les foudres du wali et la mollesse de ses collègues de l'Assemblée pour avoir dénoncé les procédures de passation des marchés publics. Rappelons encore que notre correspondant Slim Sadki a été condamné le 24 avril dernier à 3000 DA d'amende et 10 000 DA au titre de réparation par le tribunal d'El Kala cette fois-ci dans une cinquième affaire de diffamation émanant toujours du wali d'El Tarf et pour avoir utilisé l'expression « clochardisation de la wilaya » dans un article qui commentait une session-bilan de l'APW. « Je suis un ami de la presse », a déclaré après cela le chef de l'exécutif d'El Tarf dans un entretien accordé à un confrère à la suite de ses récents démêlés avec la justice d'Annaba. Ajoutons encore que notre journaliste à El Tarf est défendu par un collectif de 7 avocats qui s'est constitué par solidarité et également par la conviction profonde qu'« il n'y a pas de justice forte sans presse libre ».