La zourna s'est bien adaptée à la musique symphonique mercredi soir à Batna. Batna De notre envoyé spécial Le maestro Rachid Saouli a voulu associer la zourna à la musique symphonique. Il l'a fait ! Lors de la cérémonie de clôture des 2es Journées nationales de la musique classique, mercredi soir à la Maison de la culture de Batna, Rachid Saouli a dirigé un orchestre formé des élèves des différents instituts régionaux de formation musicale (Batna, Annaba, Oran, Bouira, Biskra, Alger, Constantine). «La zourna avec un orchestre, c'est inédit. C'est de la musique traditionnelle mais faite d'une manière académique avec un orchestre symphonique. Il est toujours possible de faire un solo oud ou nay avec l'orchestre. C'est une affaire du compositeur-arrangeur», a précisé Rachid Saouli. Le saxophoniste Hocine Bouifrou a arrangé et exécuté une zourna authentique et a repris Arsam Wahran de Blaoui El Houari. Un extrait de Mosaïques, de Rachid Saouli et Lamouni li gharou meni, du Tunisien Hedi Jouini ont été également joués par l'ensemble. «Nous avons fait quelques répétitions. Je dois avouer que c'était peu. Mais nous avons pu obtenir un résultat. Il y a une certaine différence de niveau. Ce genre d'exercice est une pédagogie pour les élèves. La plupart n'ont jamais joué dans un grand ensemble. L'expérience leur manque. Il était difficile pour certains d'entre eux de dépasser le trac. Il leur faut plus de scène et plus de travail», a estimé Rachid Saouli. «Dans un orchestre, il faut savoir lire, écouter et suivre le mouvement du chef», a-t-il ajouté. Rachid Saouli travaille sur un projet de fusionnement du malouf avec la musique symphonique. Un projet qui sera prêt pour «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». «Les jeunes que vous avez vus sur scène sont l'espoir de l'Algérie. Leur effort doit être encouragé et mis en valeur», a plaidé Youcef Boukhenteche. Le chanteur est monté sur scène pour interpréter une suite en mode mezmoum, Yam men saken sadri, Lahdh al ghazala et un mkhiless. «Je n'ai jamais quitté le monde la chanson. J'ai beaucoup d'amis musiciens qui me demandent de faire des choses. Je suis enchanté par tout cela. Moi, je ne vais pas solliciter la télévision pour passer dans des émissions. Et je refuse de faire des demandes d'interview pour les journaux. Par le passé, les artistes étaient sollicités. Ce n'est plus le cas», a-t-il regretté. Youcef Boukhenteche prépare un nouvel album qui sera composé de chansons chaouies. Dans la première partie de la soirée, le maestro Meliani El Hanafi a dirigé l'orchestre pour interpréter notamment une valse du compositeur russe Dmitri Chostakovitch. Ce dernier, grand amateur de Prokofiev, est connu par ses symphonies, surtout la Première (composée en 1926 à l'âge de 20 ans !) et par ses œuvres de musique de chambre. L'orchestre, mené par Meliani, a repris également un intermezzo de l'Italien Pietro Mascagni. Mascagni est entré dans l'histoire mondiale de la musique avec le fabuleux opéra Cavalleria Rusticana. L'Orchestre national algérien que dirige Abdelkader Bouazzara devrait penser à jouer cet opéra en Algérie compte tenu de sa valeur musicale, lyrique et émotionnelle.