Le renforcement du parc de l'ETUSSA n'a pas été du goût de certains lobbies, qui mènent une violente campagne de déstabilisation à l'encontre de cette entreprise. Secteur incontournable dans l'essor de toute économie, vecteur de paix urbaine et de stabilité, créateur de postes d'emploi et pécuniairement prometteur, le transport vit, bon gré mal gré, sa transition à Souk Ahras. Ses contraintes, ses dérives et l'émergence de ses lobbies décideurs ne sont pas pour faciliter l'établissement d'un bilan rose à l'adresse de sa marquise, sans, pour autant, inciter au négativisme. Il en est ainsi pour le transport urbain et suburbain renforcé récemment par 25 bus de l'entreprise du transport urbain et suburbain de Souk Ahras (ETUSSA). Cette dernière a le mérite d'avoir réduit les foules compactes qui s'agglutinaient quotidiennement aux arrêts facultatifs souvent non respectés par les transporteurs privés. Le recrutement de plusieurs dizaines d'employés expérimentés, la ponctualité et le respect des usagers n'ont pas été du goût de ces derniers et c'est par syndicats interposés que les détenteurs d'un monopole révolu ont tenté une vague de déstabilisation interne et externe, épaulés dans leur besogne par des députés et des milieux financiers dont certains gèrent plus de 10 minibus sous différents prête-noms, avec une série de grèves dont le taux n'a jamais dépassé les 5% et une vaine tentative d'implanter une section syndicale proche des milieux déstabilisateurs. Les inimitiés du maire et de ses collaborateurs sont perceptibles à travers ses tergiversations dans l'ouverture de nouvelles dessertes et la révision du plan de circulation de la ville. L'état lamentable dans lequel se trouvent les routes de Souk Ahras est un écueil de taille pour le secteur. Le directeur des transports de la wilaya, Abderrahmane Boudebbouz, s'en plaint dans les propos suivants : «On ne peut concevoir une maîtrise du transport urbain sans tenir compte de l'état des routes qui sont difficiles dans certains axes névralgiques de la ville.» Il a cité à titre illustratif la nouvelle route devant desservir la gare routière pour laquelle il a émis «le vœu de voir l'APC faire preuve d'un peu plus de célérité dans sa réalisation». Euphémisme et termes choisis compréhensibles de la part du premier responsable du secteur. De visu, la situation plaide en faveur de la condamnation sans appel d'une commune qui maintient transporteurs et usagers en suspens depuis des mois, et ce, malgré une enveloppe conséquente et la montée au créneau des transporteurs qui menacent de reprendre le chemin de l'ancienne gare routière. Un moniteur de musique à la gare routière La nouvelle gare routière n'est pas à son unique déboire. Les cadres du secteur dont certains roulent leur bosse depuis des décennies sans jamais faillir à leurs engagements se sont réveillés par un sinistre jour d'hiver sur la désignation, pour des considérations purement partisanes, d'un moniteur de musique à la tête de ladite structure. Le nouveau venu, un récent adhérent du parti TAJ (Tajamouâ Amel Jazayer) et un transfuge professionnel pour avoir fait le tour de plusieurs autres formations, n'est autre que l'ex-P/APC de la commune de Aïn Zana, sa commune d'origine où la population l'avait déchu après l'avoir maintes fois chassé du siège de l'APC. En échouant dans ces circonstances au parti de Amar Ghoul, c'est toute une pensée et des idéaux autres que ceux prônés par ce dernier lors de ses discours partisans qui s'annoncent au vu de l'opinion publique. Questionné à ce sujet, le directeur des transports a dit ceci : «La désignation à de tels postes ne fait pas partie de mes prérogatives.» Renseignements pris auprès d'une autre source, c'est à la société des gares routières d'Algérie (Sogral) que le choix a eu lieu avec la bénédiction des proches du ministre. Amar Ghoul porte aussi sur son dos les déclarations et autres promesses faites lors de sa dernière visite officielle à Souk Ahras, entre autres, celles relatives à la relance du transport ferroviaire dans cette wilaya qui porte avec fierté son histoire avec les chemins de fer. «L'avenir est dans le transport ferroviaire», disait-il à qui voulait l'entendre à M'daourouch lors d'une séance de travail. Un vœu pieux émanant d'un homme peu initié aux détails du secteur ou induit en erreur par ses proches collaborateurs. La SNTF dont la direction a été déplacée au début de la décennie vers Annaba à cause d'un syndicat érigé, à l'époque, en autorité parallèle et en entité incitatrice à la subversion, n'est pas encore remise sur les rails. Avec une restructuration, pas du tout innocente, ce sont 7 syndicats qui se présentent comme représentants des travailleurs de l'entreprise, les autres filiales qui y sont rattachées incluses. Un taux d'incidents des plus élevés, des agressions multiples de ses ouvrages par les constructeurs illicites, des gares où l'eau ne coule jamais du robinet, des structures et bâtiments réalisés sans objectifs sinon celui de conclure des marchés avec les entrepreneurs, la vétusté des machines, le train ne séduit plus les voyageurs à cause des retards, à Tuilerie (gare située à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya), des infiltrations ont été signalées quelques mois seulement après sa réhabilitation… Un cadre nous a fait part d'une autre aberration : «Au moment où toute l'Algérie plaide en faveur du renforcement des lignes électriques pour ses vertus écologiques et pécuniaires, celle reliant Tébessa à Annaba via Souk Ahras est en phase de sabotage prémédité.» Aux dernières nouvelles, le retour de la direction SNTF est imminent. Une station pour un avion-taxi Au chapitre des nouvelles réalisations, le directeur des transports a annoncé un programme de diversification et de renforcement des moyens de transport dans la wilaya, notamment au chef-lieu. L'arrivée de nouveaux véhicules de l'ETUSSA et l'ouverture de nouvelles dessertes le long de la partie sud de la ville, font partie des perspectives de la direction. Un réseau de transport par téléphérique qui s'étendra sur 10 km, s'inscrit en droite ligne dans cette optique. (Lequel tourisme est frappé de torpeur depuis deux années). «La mise en place du téléphérique à Souk Ahras touchera pratiquement les points nodaux de la cité et permettra de diminuer de la pression constatée dans certains axes non encore atteints par les autres moyens de transport», a ajouté le premier responsable du secteur. La commune de Oued El Kabarit dans le sud de la wilaya, connaîtra, quant à elle le lancement du projet d'un avion-taxi en accompagnement avec la société de gestion des structures aéroportuaires de Constantine. Prévu initialement à Taoura, à 20 km du chef-lieu de Souk Ahras, le projet a été déplacé vers la circonscription citée plus haut à cause du refus de la commission ministérielle du choix du terrain jugé à vocation purement agricole. Les deux nouvelles structures, offriront, de par leur rôle dans le secteur auquel elles appartiennent, des supports au secteur du tourisme, lequel vit depuis deux années, dans la torpeur.