Les habitants de cette localité privée d'infrastructures de base réclament la construction d'un CEM. Aquelques encablures d'Alger, le douar de Ouled Mendil, dans la commune de Douéra, semble avoir raté le train du développement. Coincée entre les communes de Birtouta et Douéra, cette bourgade où vivotent quelque 16 000 âmes est presque oubliée. «Hormis ceux qui y résident, personne n'entend parler de nous. Puisque nous sommes loin des chemins par lesquels passent nos hauts responsables, nous devons supporter au quotidien toute cette désolation», raconte Abdelkader, serveur dans un café près du lieu-dit Mousdira. La lourdeur des problèmes que vivent les habitants de ce quartier, considéré comme première escale pour ceux venant de la commune de Tassala El Merdja, est pesante. La route principale est complètement défoncée et les petites allées étroites jonchées d'herbe sauvage donnent à ce lieu un petit air de campagne. Même les moyens de transport y font cruellement défaut. «Nous faisons souvent appel aux taxis clandestins pour nous déplacer, déclare Aïcha, une quinquagénaire qui vit depuis des années à Mousdira. Les quelques bus qui desservent cette région nous déposent près de la mosquée et nous devons monter une longue côte afin d'atteindre à nos maisons». En plus, plusieurs maisons ne sont pas raccordées au réseau du gaz de ville, obligeant les habitants à recourir au gaz butane. «Ce ne sont pas toutes les maisons qui sont raccordées. Nous attendons toujours notre tour qui tarde à arriver», déclare notre interlocutrice. Ne pouvant plus attendre l'intervention des autorités locales, la plupart des maisons de ce quartier, à l'instar des autres quartiers de Ouled Mendil, se sont raccordées illicitement au réseau d'AEP. Pire encore, à défaut d'un réseau d'assainissement, ils recourent aux fosses septiques. «C'est honteux de constater une telle situation après plus de 50 ans d'indépendance», s'emporte un autre résidant. Avec tous ces problèmes, bénéficier de l'éclairage public, de trottoirs ou d'espaces verts relève de l'imaginaire. Sombrant dans l'obscurité dès la tombée de la nuit, ce douar entre dans une atmosphère d'insécurité. Les habitants du centre-ville de Ouled Mendil font ressortir d'autres problèmes encore. Ils réclament un nouveau CEM. Pour une localité en pleine expansion, un seul collège est insuffisant. Parce que cet établissement a largement dépassé ses capacités d'accueil, deux classes dans l'une des deux écoles primaires du village ont été cédées pour accueillir le surplus de collégiens. «Nous n'avons pas de lycée aussi, déclare Rahil, une jeune lycéenne. Nous sommes scolarisés dans les lycées de Birtouta, Tassala El Merdja et Douéra». Victimes de l'oisiveté, de la paresse et du chômage, les jeunes de ce village réclament une maison de jeunes et un stade. Une bibliothèque est vivement souhaitée. A défaut de joindre Roumani Djilali, P/APC de Douéra, un élu de cette assemblée explique que la plupart de ces problèmes exposés seront bientôt résolus. «Le problème des fosses septiques sera réglé définitivement avec la réalisation d'un réseau d'assainissement. L'étude est achevée à 100% et le projet, géré par la direction de l'hydraulique, est aujourd'hui en cours de lancement». On apprendra par la même source que 80% de la population de Ouled Mendil est raccordée au gaz de ville. Le raccordement des 20% restants est en cours. «Pour les infrastructures de jeunesse, une ancienne bâtisse appartenant à la garde communale sise à Haouch El Krames sera transférée à la DJS pour être aménagée en maison de jeunes. Le quartier de Dkakna bénéficiera d'une infrastructure similaire», explique-t-il avant d'annoncer que sur les frontières de Birtouta, la localité de Ouled Mendil abritera 1032 logements inscrits dans le programme de résorption de l'habitat précaire.