Située à quatre kilomètres du chef-lieu de la commune de Douéra et à vingt deux seulement d'Alger, le douar de Ouled Mendil est malheureusement isolé du « reste du monde », pour reprendre l'expression d'un citoyen de cette localité. La route principale empruntée par les transports en commun est revêtue d'une vieille couche de bitume, mince et usée. Sa largeur ne dépasse pas les trois mètres. C'est ainsi que lorsque deux véhicules se croisent, l'un d'eux doit obligatoirement s'arrêter afin de céder le passage. Autre constat pendant la saison des pluies, cette chaussée devient alors impraticable et boueuse. Les écoliers et les citoyens qui l'empruntent quotidiennement éprouvent d'énormes difficultés et encourent un véritable danger. Deux chemins goudronnés récemment commencent déjà à se détériorer en l'absence d'entretien par les agents de l'APC. Par ailleurs, les citoyens de ce douar trouvent inadmissible que seulement quatre fourgons de transport desservent la ligne Douéra-Ouled Mendil. Ils suggèrent que cette ligne soit renforcée par d'autres moyens de transport, tout en prolongeant la destination jusqu'à la station de Birtouta. « A Birtouta, le transport à destination d'Alger-centre et Blida est à l'abandon », s'insurgent-ils. L'alimentation en eau potable et les réseaux d'évacuation des eaux usées constituent, pour les habitants d'Ouled Mendil, un réel problème. Pendant l'été 2001, disent-ils, le précieux liquide n'a coulé qu'une seule fois des robinets, et ce, pendant seulement trois heures. La population, qui a eu recours aux citernes d'eau, à raison de 600 DA les 3000 litres, atteste que la situation ne s'est guère améliorée une année après, c'est-à-dire en 2002, l'eau n'ayant coulé qu'une seule fois par semaine pendant une heure. En 2005, l'eau ne coule qu'une fois tous les six jours pendant deux heures. On est très loin des déclarations des officiels qui ont affirmé que l'eau coulera des robinets des Algérois H24. Les citoyens redoutent les maladies en cette période canicule. Quant aux réseaux d'évacuation des eaux usées, le seul édifice qui bénéficie d'une conduite est le nouveau CEM inauguré en 2001 par le président de la République. La quasi-majorité des habitations possèdent des fosses septiques qui dégagent des odeurs nauséabondes. Cela amplifie la prolifération des maladies moyenâgeuses. Quant aux services, le douar, de l'avis des citoyens, est dépourvu de pharmacie et possède seulement deux taxiphones pour 11 000 âmes. « Il n'y a aucune pharmacie dans ce coin. Pour se procurer un médicament, c'est le parcours du combattant. Même le centre de soins de cette localité n'accueille les patients que pendant la matinée. Une polyclinique est plus qu'indispensable », suggèrent les habitants. En outre, les jeunes du douar d'Ouled Mendil demeurent confrontés à l'inexistence des moyens culturels et des loisirs. « L'annexe de l'état civil de l'APC assure quelques tâches, mais ses portes sont souvent fermées. Maintes requêtes et revendications adressées aux élus locaux de l'APC de Douéra demeurent jusqu'à présent sans suite », attestent les citoyens d'Ouled Mendil, qui ajoutent que les « élus du peuple » n'ont même pas jugé utile « d'écouter les suggestions de la population ni de s'en rapprocher ».