La musique et la médecine peuvent faire bon ménage avec la chanteuse de musique arabo-andalouse, Nadia Ould Moussa. Ce médecin exerçant à Bordj Bou Arréridj, mère de deux enfants, fait la nouba. Elle vient justement de publier son premier album intitulé Nouba Rasd Eddil chez Belda Diffusion. Une voix de hawzi pur jus, ondoyante et ondulante à souhait, ayant du caractère et du «chien andalou». Et ce, en accompagnant une orchestration acoustique de qualité. Les instruments comme le oud (luth), la flûte, kanoun (la harpe), la mandoline ou encore le violon se donnent la réplique dans un univers de la sanaâ qui lui est très chère. C'est que Nadia Ould Moussa, pour ce faire, a judicieusement choisi les instrumentistes d'Alger. Dans cet opus inaugural, Nadia Ould Moussa décline son art majeur à travers l'exercice de style et de figures imposées de la nouba Rasd Eddil. Du m'sadar (Ya Achik) à l'insiraf (Ghozaili Ahyat) en passant par le moual (Ida Ihidjli Gharamak), et ce, sous la direction orchestrale de Mohamed Saâdaoui, un autre «docteur» faisant aussi dans la bonne musique arabo-andalouse et homéopathique de surcroît. Quoi de neuf doc ? Nadia Ould Moussa a de qui tenir, musicalement et filialement parlant. Elle est issue d'une famille de musiciens de Mostaganem. Elle est tombée dans la marmite et autre bouillon de culture à l'âge de 11 ans. Elle fera son apprentissage, voire ses premières armes en tant que soliste au sein de l'association Nadi El Hillal Ethakafi. Et puis, elle s'initiera à la çanaâ pure et dure avec des pères spirituels comme Mohamed Khaznadji, Cheikh Redouane, Abdelkrim Dali ou encore Sid Ahmed Serri. Nadia Ould Ali est éclectique aussi. Elle aime aussi l'aroubi, le hawzi. Elle voue une admiration à Cheikha Tetma, Fadila Dziria ou Reinette l'Oranaise. Une instrumentiste qui s'est produite très jeune à l'étranger. A 13 ans, à Tanger (Maroc), à 16 ans en France. Elle s'est forgée aussi dans les festivals, notamment à Tlemcen en 1979, où elle sera félicitée par le maître Sid Ahmed Serri. Et ce, jusqu'à maintenant et malgré sa profession de foi, la médecine. En décembre 2013, elle a participé au Festival de aroubi de Blida. Et elle y a fait un tabac ! Templière et amoureuse éperdument de la musique araba-andalouse, Nadia Ould Moussa confiera : «Mon amour pour la musique est immense. Il faut la protéger et la conserver. Je suis très jalouse pour notre culture, notre patrimoine. J'aime présenter l'image de la femme artiste dans les règles de l'art. J'aime toute la musique arabo-andalouse et ses dérivés. Mais je respecte aussi les autres musiques algériennes. Je remercie mes parents qui m'ont initiée à cette musique et aussi les gens qui m'ont encouragée…». Aussi, Nadia Ould Moussa compte éditer des albums exclusivement de çanaâ d'Alger, de malouf et de gharnati. Elle compte effectuer une tournée en Europe.