Plus de 211 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en 2013 par les différents corps de services de sécurité, une augmentation de 34% par rapport aux quantités saisies en 2012, apprend-on également. Les chiffres communiqués par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) font état de la saisie également de 3,79 kg de cocaïne, 0,86 kg de d'héroïne, 500 g de graines d'opium et 1,17 million de comprimés de substances psychotropes de différentes marques, et ce, durant la même période. La découverte et l'éradication de 4831 plantes de cannabis et de 2721 plantes d'opium s'ajoutent à ce bilan alarmant de ces substances de destruction de la société. En 2012, 157 tonnes de résine de cannabis, 174,8 kg de cocaïne, 6073,659 g d'héroïne, 15 g de graines d'opium et 937 660 comprimés de substances psychotropes ont été saisis. Une augmentation en 2013 de 25% de la quantité de psychotropes saisis met au rouge les indicateurs de la toxicomanie et de la lutte contre la circulation de ces substances qui touchent toutes les régions du pays. Selon les informations recueillies auprès de la même structure, 71,76% du cannabis est saisi dans la région ouest du pays. Le Maroc continue donc d'alimenter les groupes de trafiquants de drogue qui réussissent à introduire ces substances à l'intérieur du pays malgré les mesures prises aux frontières. Concernant les psychotropes qui sont écoulés plus facilement auprès des jeunes, (selon les associations qui s'occupent de la sensibilisation autour de ce fléau), la quantité qui provient des officines locales reste «très minime», vu les mesures imposées dans les cahiers des charges fixant l'activité des officines et laboratoires concernant l'approvisionnement et la commercialisation licites de ces produits qui laissent «vraiment peu de chances aux détournements et ne permettent aucune passoire dans le processus». Ce sont les laboratoires clandestins de certains pays subsahariens qui fournissent le plus gros des comprimés et autres produits psychotropes, d'après l'ONLCDT dont l'analyse démontre que l'Algérie demeure un pays de transit, les quantités saisies étant destinées à l'Europe et aux pays du Golfe. La demande locale concerne les jeunes dont l'âge se situe entre 16 et 35 ans (78%). L'enquête sur la prévalence de la drogue en Algérie «n'indique pas une explosion de la consommation». Le taux national de prévalence de la consommation de drogue, selon la dernière enquête réalisée par cet office, est de 1,15%. La sensibilisation reste l'approche principale pour diminuer cette demande. Outre l'appui de certaines associations qui ciblent ces jeunes en vue de mieux connaître le profil du toxicomane, l'ONLCDT table aussi sur la prise en charge thérapeutique. Sur les 53 centres de prise en charge des toxicomanes prévus, 23 sont opérationnels. Sur les 11 946 personnes prises en charge, près de 10% seulement l'ont été de manière volontaire. L'ONLCDT plaide pour le renforcement de cette approche médicale en présentant le toxicomane comme étant un malade et non un délinquant.