Un point de presse a été tenu lundi à la direction des impôts d'El Tarf à l'initiative du Syndicat national des travailleurs des impôts (SNTI) pour clarifier la position de ce syndicat sur ce qui est qualifié comme une grave dérive de la justice. Le sous-directeur du contentieux des impôts d'El Tarf a été mis la veille sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal de Dréan (El Tarf) sans que ne soit révélées les raisons de cette surprenante décision. On pense à la direction des impôts que cela doit être en relation avec le lourd dossier lié à l'exportation de matériaux ferreux où la direction des impôts d'El Tarf s'est constituée partie civile et que le sous-directeur en question est chargé de représenter. Une affaire de fraude à différents niveaux, commerce, impôts et douanes, qui a fait couler beaucoup d'encre et qui est revenue au devant de la scène avec le déballage des affaires de corruption à Annaba et El Tarf. Notons au passage que, juste après cette audition, le juge d'instruction en question a été suspendu de ses fonctions par sa tutelle pour avoir agressé une femme à Annaba. Les collègues du sous-directeur d'El Tarf sont convaincus que les mafias sont derrière toute cette effervescence programmée, calculée et mise en œuvre pour parasiter les services de sécurité, de l'administration et de la justice qui travaillent à l'assainissement de la sphère économique. Ils en veulent pour preuve une autre affaire où ce même juge d'instruction a accusé de complicité d'évasion et de fraudes fiscales un chef d'inspection des impôts de Dréan qui, à son goût, a traité trop rapidement des dossiers d'exportateurs. Intransigeange Les membres du SNTI, qui insistent sur le fait que leur démarche n'a pas pour objectif de jeter de l'huile sur le feu, demandent à ce que soit levée au plus vite la mise sous contrôle judiciaire du sous-directeur d'El Tarf. Sans rejeter le fait que la corruption est partout et qu'elle sera combattue sans ménagement, ils ne transigeront pas sur la protection des fonctionnaires des impôts qui font leur travail honnêtement. Une réunion imminente du bureau national du SNTI décidera des suites à donner à cette affaire qui pourrait aller jusqu'à la paralysie totale de l'administration des impôts. Nous avons appris en dernière minute que la direction générale des impôts a également pris l'affaire au sérieux et qu'elle a mandaté deux inspecteurs pour se rendre à El Tarf afin de s'informer et demander quelques éclaircissements auprès des instances judiciaires.A El Tarf, c'est une fois encore le coup de massue. Après les auditions par la justice du wali d'El Tarf, des membres de l'exécutif, de la suspension du juge de Dréan et de cette surprenante mise sous contrôle à la direction des impôts, de l'audition, avant-hier à El Kala jusque tard dans la nuit, du commissaire des RG de Annaba placé ensuite aux aurores sous mandat de dépôt, les événement liés aux affaires défilent à un rythme qui donne le vertige. La population est suspendue aux révélations de la presse et à celles très attendues du wali d'El Tarf, qui en a promis de fracassantes, mais il se serait rétracté selon des sources qui citent son entourage, en brandissant l'obligation de réserve qu'il doit s'imposer en sa qualité de grand commis de l'Etat. N'empêche que la température grimpe dans le nord-est du pays et qu'elle frôle depuis deux jours les 42°. Nous aurons un été chaud, très chaud affirment, péremptoires, ceux qui ne font ni la pluie ni le beau temps.