Il y aura bourrage des urnes et falsification des procès-verbaux de dépouillement des votes lors de la prochaine élection présidentielle, mais nous ne devons pas abdiquer», a déclaré hier le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, lors de son meeting à la maison de la culture Mouloud Mammeri. «Le système est rompu à ce genre de pratiques illégales depuis longtemps, mais viendra le jour où les fraudeurs politiques seront démasqués et disqualifiés par le peuple», a-t-il ajouté devant une salle archicomble, une assistance constituée essentiellement de jeunes. Revenant sur le règne contesté du président Bouteflika, le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain n'a pas manqué d'en relever les conséquences désastreuses sur l'économie nationale. «Plus de 750 milliards de dollars ont été dépensés en quinze ans. Il faut établir un bilan de gestion réel des trois précédents mandats. Comment a-t-on dépensé autant d'argent ? Nous sommes tous actionnaires dans ce pays, chaque citoyen a le droit de demander des comptes aux gouvernants», a martelé Abdelaziz Belaïd. Pour le cadet des candidats, «on ne peut pas acheter la paix avec l'argent. Le pouvoir en place est en train de colmater les brèches avec des solutions archaïques qui ne peuvent, en aucun cas, résoudre les véritables problèmes posés par le peuple». Abdelaziz Belaïd plaide pour un véritable diagnostic à même de trouver le bon remède à l'Algérie. La première solution, selon lui, serait d'associer tous les acteurs politiques à la gestion du pays : «On ne peut pas avancer sans l'ouverture d'un dialogue national autour des questions de l'heure. C'est tous ensemble que nous construirons le pays.» Pour le président du Front El Moustakbel, l'Algérie a les moyens nécessaires pour «devenir la première puissance africaine».