-Comment est née l'idée de ce projet ? D'abord, je suis sportif depuis mon plus jeune âge. J'ai pratiqué le football, le handball, le karaté et récemment j'ai découvert une activité en vogue appelée le Barstarzz ou le street Workout, qui ressemble à de la musculation, mais qui se pratique dans un espace ouvert et gratuitement. Donc, l'idée était de transformer cet endroit en un terrain de Barstarzz, comme si on invitait ces jeunes délinquants qui hantaient les lieux à faire du sport au lieu de rester oisifs à consommer de la drogue. Ça a commencé avec l'association Ezzibak, qui a en premier exploité l'endroit pour en faire une aire de jeu pour enfants. Je suis venu en aide à ces précurseurs en apportant ma pierre à l'édifice avec mon ami Mohamed Ayachi. -Investir dans un espace public au milieu de délinquants ne vous fait-il pas peur ? Absolument pas, sinon je n'aurais rien entrepris. J'avais la ferme conviction d'aller jusqu'au bout et de ne reculer devant rien. On a demarré avec un modeste budget, quémandé de l'aide, amassé de petites sommes auprès d'amis, de voisins, de centaines d'anonymes qui ont bien voulu nous apporter leur aide. -Avez-vous eu à affronter des problèmes? Aucunement, car nous comptions sur nous-mêmes pour la main-d'œuvre et le financement. Pour le reste, nous avons fait appel au maire de Rouissat pour nous procurer l'eau d'irrigation. Ensuite, on est allé voir le directeur du complexe sportif de Rouissat qui nous a permis de récupérer le tartan inutilisé, les poteaux et quelques débris ferreux qui ont constitué notre matière première. Enfin, nous avons ramené des pneus défectueux pour en faire des bancs. -A votre avis, que faut-il faire pour multiplier une telle initiative ? Primo, de la sensibilisation. Et c'est ce que je fais actuellement ; quand je trouve un endroit inexploité j'essaie d'approcher les jeunes du quartier en question pour leur présenter notre projet en les incitant à faire de même. On a besoin d'une action citoyenne qui émane de nos propres convictions. Révolu le temps d'attendre l'aide des autorités car on reste en deçà des espérances des citoyens et nous voulons les mettre à contribution, que ça se développe, que ça devienne une habitude. -Finalement, votre projet s'arrêtera-t-il là ? En fait, nous étudions la possibilité d'aménager un terrain de pétanque (boules), car nous avons encore de l'espace. Ensuite, nous comptons poursuivre la plantation.