La «maison» est composée de deux minuscules chambres l Sans fenêtres, ce logis ne reçoit pas la lumière du jour. Elle n'a ni les moyens financiers de postuler à un logement AADL ni la santé et la jeunesse pour travailler et s'offrir la location d'un logement décent. C'est le triste sort qu'endure Mme Benmalek Meriem, qui habite depuis près d'un demi-siècle dans une cave au 40 rue Mahmoud Rouni (Mohamed Belouizdad), qui lui sert de logement pour elle, son fils et sa famille. Deux minuscules chambres insalubres dépourvues de fenêtres pour l'aération et privées de toute lumière du jour. Les traces d'humidité sont présentes partout. Les murs sont décrépits et le plafond menace ruine. Toute la famille souffre de maladies respiratoires dues aux conditions inhumaines d'habitation. Le cri de détresse lancé par cette famille n'a pas rencontré jusqu'ici d'oreille attentive de la part des autorités. Des dossiers ont été adressés à toutes les autorités concernées. Aux différents présidents de l'APC de Belouizdad, à la daïra, au wali délégué, au directeur du logement de la wilaya d'Alger, aux membres de la commission d'attribution de logements de l'APC. Aucune réaction. Aucune lueur d'espoir. Les services sociaux de l'APC ont dépêché des enquêteurs pour s'enquérir des conditions d'habitation de cette famille. Des compléments d'informations sur son dossier lui ont été demandés. Sans suite. L'attente est longue et l'espoir d'en finir avec ce calvaire qui dure depuis de longues années s'éloigne. Cette veuve, qui est au crépuscule de sa vie, verra-t-elle un jour le soleil briller dans son foyer avant de s'en aller ? Ce ne sera que justice. Un signe de reconnaissance à tout le moins à son défunt mari, M. Meliani, qui s'est dévoué en tant que bénévole au service des jeunes. Dans la commune de Belouizdad, près de 200 familles expulsées ont été recensées par les services sociaux, nous a indiqué dans un précédent entretien la présidente de l'APC de Belouizdad. (El Watan 06/01/2014). «Nous avons recensé à ce jour 128 cas de familles expulsées avec un jugement définitif rendu depuis le deuxième trimestre de 2012. 60 autres cas sont au dernier stade. Des procédures sont engagées par les héritiers contre ces familles qui se retrouveront sûrement sans toit. Lorsqu'on sait que 73,73% du parc immobilier dans notre commune appartiennent au privé, j'imagine le nombre de cas d'expulsés qu'on devra traiter», nous a indiqué la présidente de l'APC de Belouizdad, Dehina Naïma. Et d'ajouter : «Les gens ne savent même pas qu'ils ne sont pas propriétaires, certains n'ont pas déposé de dossier pour obtenir de logement. Au n° 3 Mohamed Douar, plus de 70% des locataires d'un immeuble ont été expulsés. La loi permet aux propriétaires de récupérer leur bien. Cependant, l'Etat doit mettre des quotas à la disposition des familles.» 251 familles ont occupé des terrasses et 87 autres des caves dans toute la commune. Les chiffres communiqués en janvier ont augmenté. Le nombre de familles expulsées augmente. Dans la capitale, plus de 700 familles expulsées ont été recensées. Selon le président du comité SOS Expulsion, plus de 700 dossiers d'expulsés ont été recensés. «Ces cas concernent les familles qui se sont présentées chez nous. Je suppose que ce chiffre est plus important. Au niveau national, nous avons affaire au double du premier chiffre, soit plus de 1400 cas», a relevé Salmi Hakim, président du comité SOS Expulsion créé en 2009 et hébergé par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). La trêve hivernale, pratique qui n'est basée sur aucun texte juridique, n'est plus appliquée. Les mesures annoncées par la wilaya (recensement, arrêt momentané des expulsions) n'ont toujours pas été appliquées.