Finalement, le Parti socialiste a ravi la ville à la droite, loin devant le Front national qui se faisait menaçant dans cette capitale culturelle. Depuis plusieurs années, El Watan rend compte de l'activité théâtrale à Avignon, où deux festivals animent l'été : le In et le Off. Un événement majeur de la culture en France que l'entre-deux tours des élections municipales a mis au-devant de la scène. Olivier Py, nouveau directeur du festival In d'Avignon a, en effet, assuré qu'il n'est pas question de travailler avec le Front national. Dans un entretien à La Provence, il précisait : «Le festival est totalement imbriqué dans la ville, il en est totalement dépendant du point de vue des lieux, de la logistique et de l'équipement. Je ne vois pas donc aucun cas de figure que la récupération ou l'impossibilité de travailler.» Le président du festival Off, Greg Germain, avait eu quant à lui une position plus nuancée : «Lorsqu'un parti combat ou simplement dédaigne la culture (qui a jamais entendu ce ‘‘Rassemblement bleu marine'' se prononcer sur les enjeux de la culture), une seule attitude nous est possible : avancer fermement vers ceux-là mêmes qui nous inquiètent et les convaincre un par un de l'importance et du bien-fondé de nos valeurs. Je dirais davantage : ce défi, les forces de la culture doivent l'assumer ensemble et sur l'ensemble du territoire français. Devrions-nous, avec l'emblématique Cité papale, abandonner Hénin-Beaumont, Perpignan, Béziers, Fréjus, Saint-Gilles ?» Finalement, on pouvait souffler avant-hier puisque la liste de gauche conduite par Cécile Helle l'a emporté largement, enlevant la ville à l'UMP qui la détenait jusqu'alors. Mais le score du FN, 35%, a de quoi inquiéter pour l'avenir.