Le commerce de l'alcool, qui avait atteint des proportions effarantes dans la ville de Tigzirt sur mer, a connu, ces derniers jours, une offensive de régulation ferme. Si la norme en vigueur régissant l'ouverture de structures de boissons alcoolisées, autorise un bar pour 1000 habitants, la cité balnéaire qui compte 5000 âmes environs, possède une quinzaine d'établissements, entre hôtels classés, bars, restaurants et dépôts de vente. Soit deux fois plus que les normes nationales. Mais, « une opération de l'assainissement de l'environnement public » initiée récemment par les autorités locales a réduit drastiquement leur nombre. L'opération a été déclenchée, à l'origine, par les nombreuses pétitions adressées aux autorités locales et régionales. A ce propos, les citoyens qui se plaignaient « des fléaux sociaux générés par le chômage, la prolifération des bars et toues les nuisances et désagréments qui s'y greffaient ,comme le violence, le tapage diurne et nocturne ,mais surtout les réseaux parallèles de la prostitution qui écument la localité ». Le phénomène étranger à la société locale ,en effet, avait connu une expansion terrifiante, loin de tout esprit de régulation autoritaire. Le dossier pris « militairement » en main par la force publique a donné un coup de pied dans la fourmilière. Il s'est avéré par la suite, au cours des vérifications administratives, que bon nombre d'exploitants exercent dans l'illégalité. De même que plusieurs irrégularités qui entachent cette profession,ont été mises à jour. Ce qui a entraîné de facto la baisse de leurs rideaux à sept établissements ,et parmi lesquels figure l'hôtel « le Pavillon de la Plage ». Pour précision, il est utile de signaler que certains de ces établissements fermés, tenus par des gros bonnets, exerçaient depuis des années, voire des décennies, en toute illégalité, et échappaient à tout contrôle des pouvoirs publics. Sur la côte des Iflissen également, à l'est de la Daïra, trois autres bars ont été fermés. A noter, enfin, que le sujet,jadis tabou, de la présence des prostituées, divise aujourd'hui la population de Tigzirt en deux camps : ceux qui se félicitent « du nettoyage de la ville » après la fermeture de ces commerces,et ceux à qui profite ce type d'activité. Les gérants de commerces et services ,qui en pâtissent, parlent de « l'asphyxie économique de la localité ». A noter que le RCD soutient et souhaite l'aboutissement de « l'opération de l'assainissement public ». Les responsables de cette formation appellent la population locale à rester « vigilante face aux agitations de la petite délinquance locale qui exploite la détresse humaine ».