L'implosion de l'organisation nationale des enfants de Chouhada (ONEC) continue sur fond de course à l'allégeance au candidat-président Bouteflika. Après la bagarre éclatée entre les deux ailes rivales à l'occasion du Forum d'El Moudjahid, le 10 mars dernier, une altercation a eu lieu mardi dernier à Béjaïa en marge du congrès national tenu dans un climat tendu à l'hôtel les Hammadites de Tichy. Des enfants de Chouhada, venus de plusieurs conseils communaux, ont tenté de s'opposer à la tenue du conseil qu'ils disent avoir été organisé en catimini, et accusant ses organisateurs de «ne représenter qu'eux-mêmes». Ils ont été empêchés d'accéder au lieu de la rencontre et les deux parties en sont même arrivées aux mains au point de faire intervenir la police, à croire Bedjaoui Rachid, s'exprimant au nom des protestataires. Les travaux du conseil ont démarré la veille au soir en présence des deux clans rivaux qui se sont constitués autour de Tayeb El Houari et Hadj Mokhtar Abdelkader, les deux têtes de file qui se disputent la qualité du SG de l'Organisation. L'enjeu des travaux de ce conseil national, dont la presse n'a pas été informée de sa tenue, est l'installation de la commission de préparation du congrès national de l'Onec. Hadj Mokhtar Abdelkader avait été désigné à la tête de cette commission après la destitution du SG Tayeb El Houari. Le bras de fer a continué de plus belle mardi à Béjaïa et c'est El Houari qui a réussi à renverser la vapeur pour avoir été placé à la tête de la commission de préparation du congrès en remplacement de son rival, ainsi dégommé. Le groupe de protestataires de Béjaïa, qui dénonce les deux parties en conflit, s'est constitué en collectif et vient d'être signataire d'une déclaration, remise à notre rédaction, portant 34 noms d'enfants de Chouhada. «C'est avec une grande indignation que le collectif des enfants de Chouhada de la wilaya de Béjaïa affilié à l'Onec apprend par les médias nationaux que deux clans rivaux, l'un dirigé par l'ex secrétaire général déchu et l'autre s'autoproclamant légitime secrétaire général par intérim qui, dans une course à l'allégeance, à un candidat à l'élection présidentielle se sont donné en spectacle au forum du quotidien El Moudjahid (…) » écrit le collectif. Celui-ci «tient à dénoncer la tenue d'un conseil de l'ONEC illégitime et dans la clandestinité en date du 01-04-2014 à Béjaïa et rejette toutes les décisions prises durant ce conclave». Le collectif interpelle le ministère de l'Intérieur sur «la non mise en conformité des statuts de l'Organisation et la non tenue du congrès dans les délais prévus par la réglementation en vigueur». Il attend même des pouvoirs publics «la mise sous scellé de tous les biens de l'Organisation, et ceci jusqu'à la tenue d'un congrès réellement représentatif de l'ensemble des adhérents».