Nous célébrons cette année le 34e anniversaire du printemps amazigh dans un contexte particulier, marqué par l'organisation d'une élection présidentielle qui engage le pays dans de grandes incertitudes et menace, par les enjeux de pouvoir qui se dessinent, de porter atteinte au lien social qui fonde toute communauté politique. Oui, les conditions dans lesquelles est préparée cette élection ne sont pas de nature à favoriser l'expression de la souveraineté populaire dans un climat libre et serein. La pérennisation du système rentier liberticide, responsable d'un délitement sans précédent des institutions de l'Etat, est sans conteste le seul objectif recherché par les tenants du pouvoir. La Kabylie s'est investie dans le combat identitaire et la lutte pour les libertés démocratiques depuis l'émergence du Mouvement national auquel elle a donné ses meilleurs enfants. Mais 52 ans après l'indépendance, les questions identitaire, démocratique et nationale restent toujours posées avec acuité et aucun signe d'évolution vers les attentes profondes et légitimes des citoyens ne se dessine. Par attachement à nos valeurs et pour le respect de notre mémoire collective, nous, signataires de cette déclaration, appelons à une présence massive aux marches commémoratives du 20 Avril, suivies de recueillement à la mémoire des martyrs de la cause amazighe, de la crise antiberbère de 1949 jusqu'aux événements sanglants de 2001 en Kabylie. Cet appel se veut rassembleur et en appelle à l'unité des militants de toute la mouvance amazighe. Aussi, nous réaffirmons notre attachement aux valeurs d'Avril 1980 : - La reconnaissance de l'identité et de la langue amazighes. - Le respect des libertés démocratiques. Et portons haut et fort l'exigence de constitutionnaliser tamazight, historiquement première langue de l'Afrique de Nord, comme langue nationale et officielle et de permettre à ses locuteurs de se donner les moyens juridiques et institutionnels (académie berbère, loi de développement et d'aménagement linguistique) pour son épanouissement dans le cadre d'un Etat de droit, reconnaissant la diversité de la société algérienne. Tout en nous élevant avec la plus extrême énergie contre l'impunité dont jouissent les responsables des massacres du «printemps noir» de 2001, nous appelons à l'extrême vigilance pour déjouer les manœuvres d'implication de la Kabylie dans les luttes claniques dans lesquelles elle ne se reconnaît pas. Par cet appel, nous témoignons aussi notre solidarité avec les Mozabites qui résistent, par le plus grand des sacrifices, afin de préserver leur identité culturelle et religieuse et dénonçons avec la plus grande vigueur toute atteinte, sous quelque forme que ce soit, à la dignité des Amazighs des Aurès. Tighremt (Béjaïa) le 11 avril 2014
Itinéraires et horaires des marches Béjaïa 11h : université Targa Ouzemmour - Aâmriw - Wilaya Bouira 11h : université Mohand Oulhadj - Wilaya Tizi Ouzou 11h : université Hasnaoua - Ancienne mairie