L'Algérie est désormais à mi-chemin de son processus de remboursement de la dette par anticipation. Lors de la signature, hier, au siège du ministère des Finances, de l'accord bilatéral de remboursement de la dette envers le Canada - pour un montant équivalent à 255 millions de dollars -, le ministre des Finances, Mourad Medelci, s'est réjoui du fait que « 50% du montant de la dette soient remboursés ». D'ici au 30 juin, l'Algérie aura ainsi remboursé par anticipation un total de 4,3 milliards de dollars (sur un montant de 7,9 milliards de dollars). L'Algérie semble avoir choisi de payer, en premier, les petits créanciers avant de signer avec les pays auxquels elle doit beaucoup d'argent à l'exemple de l'Italie et de l'Allemagne. Depuis le 11 mai, date de la signature de l'accord multilatéral entre l'Algérie et le Club de Paris, huit pays créanciers sur seize ont conclu avec l'Algérie des accords bilatéraux. Après que les créanciers français (1,6 milliard de dollars), portugais (20 millions de dollars), néerlandais (45 millions de dollars) et belges (225 millions de dollars) aient été remboursés le 31 mai dernier, l'Algérie a signé récemment des accords avec l'Autriche (369 millions de dollars) et l'Espagne (690 millions de dollars). Le ministre des Finances prévoit de signer avant la fin de la semaine deux accords avec la Suède pour 11 millions de dollars et la Finlande pour 15 millions de dollars. Pour ce qui concerne les crédits contractés auprès des institutions financières internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement...), le ministre des Finances a affirmé que l'Algérie a « pratiquement payé par anticipation la totalité des prêts multilatéraux pour un montant de plus de 3 milliards de dollars ». Au terme du remboursement anticipé de la dette auprès du Club de Paris et de celle prévue en septembre avec le Club de Londres (pour 1 milliard de dollars), ainsi qu'avec les institutions financières multilatérales, le montant de la dette extérieure de l'Algérie devrait tomber aux alentours de 5 milliards de dollars à la fin de l'année en cours, soit moins de 5% du PIB et à un peu plus de 10% des recettes d'exportations. Par ailleurs, le ministre des Finances a évoqué, hier, en marge de la cérémonie de signature de l'accord avec le Canada, sa participation, vendredi dernier en Espagne, à la réunion des ministres africains avec le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). « Nous avons plaidé lors de cette rencontre pour une représentation adéquate des pays africains dans cette institution, les Africains doivent occuper des postes de responsabilité au FMI », a-t-il souligné. Les ministres africains ont réitéré, lors de cette rencontre, le souci de l'Afrique d'éviter « l'érosion » de ses droits de vote au sein du Fonds ainsi que la revendication d'un siège supplémentaire pour l'Afrique subsaharienne.