Réformer le contenu du programme scolaire, les matières enseignées et les horaires de cours. Doubler les établissements pour permettre de désengorger les classes où les effectifs atteignent parfois plus de 45 éleves et respecter les normes internationales. Freiner le processus de privatisation des écoles. La liste de chantiers à entreprendre dans l'éducation est longue. Pour Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie, la priorité du nouveau Président est simple : «Il faut qu'il crée une école publique de qualité qui assure l'égalité des chances de réussite». Car si l'on s'en tient aux statistiques officielles, l'éducation est une des meilleures élèves du pays. Le taux de scolarisation est de 97% et le taux de réussite au bac, de presque 45%, sont par exemple des chiffres régulièrement salués par les organisations internationales. Mais des études montrent que les inégalités qui persistent dans le domaine de l'éducation entravent le développement des compétences, la croissance économique et la compétitivité en Algérie. Et de toute façon, l'éducation ne doit pas simplement produire des individus sachant lire, écrire et compter : elle doit être génératrice de changement, pertinente et capable de promouvoir des valeurs partagées. Bachir Hakem, pédagogue du CLA, estime aussi que construire une Algérie forte et développée dépendra de la place qui sera accordée au système éducatif. Instable, l'école passe d'une réforme à une autre, sans que les résultats ne soient jamais visibles. L'école doit être un des chantiers prioritaires du prochain mandat, assurent les professionnels du secteur. Une refondation doit être conçue après un débat profond avec tous les acteurs de l'éducation et la société civile. En plus des chantiers encore en jachère –la création d'une deuxième session pour le bac, la généralisation et l'obligation d'inscrire les enfants en préscolaire, l'enseignement de la langue amazighe-les syndicats affirment aussi que la relance du secteur doit impérativement passer par la satisfaction des revendications sociales professionnelles de tous les corps appartenant au secteur de l'éducation, et pas seulement les enseignants. La gestion des établissements scolaires doit également faire l'objet d'un projet de loi pour que la pédagogie prenne le dessus sur la gestion administrative centralisée.