Décidément, l'université Mohamed Boudiaf continue d'être le fief de la contestation à Oran. Le 4 juillet, initialement prévu comme date de clôture de l'année universitaire, vient d'être prorogé par l'administration. Les examens, les sessions de rattrapage et les soutenances sont tous bloqués. Ce qui laisse présager d'une fin d'année controversée. Les étudiants n'ont, à ce jour, passé aucun examen de fin d'année. « Le blocage a atteint les 100% des instituts », selon Mekkaoui, coordinateur du CNES à l'USTO où les enseignants sont toujours en grève. En dépit des promesses formulées par la tutelle, laissant entrevoir la satisfaction de la grille des salaires proposée par le CNES dialoguiste allant de 70 000 à 120 000 dinars, les enseignants affiliés à l'aile anti-dialoguiste du CNES de l'USTO ne décolèrent pas. Ces derniers continuent de réitérer leur triptyque « Logement, salaires et statut de l'enseignant. » Ils réclament une prise en charge claire et l'établissement d'une feuille de route précise pour la satisfaction de leurs doléances. Ainsi, les promesses découlant de la rencontre ayant regroupé, lundi dernier, l'aile dialoguiste et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Rachid Harraoubia, qui aurait promis « la promulgation du décret exécutif permettant le règlement du statut juridique des logements affectés aux enseignants du supérieur depuis 1998 », se heurtent au scepticisme des enseignants de l'USTO. Le bras de fer persiste « Initialement promise avant le 31 juin, la revalorisation des salaires a été reportée au 5 juillet », observe Mekkaoui qui réclame l'élaboration, dans les plus brefs délais, d'un statut particulier de l'enseignant chercheur. Pour ce point précis, la tutelle avait promis sa satisfaction à la faveur de la promulgation de la loi portant statut général de la fonction publique qui vient d'être adoptée par le conseil du gouvernement. Après la promesse du ministre de tutelle de la résolution définitive du problème du logement, la fin de ce mois courant, le CNES continue d'afficher, là encore, son impatience. La promulgation d'un décret exécutif devait clarifier l'ambiguïté juridique existante actuellement sur le cas des logements déjà attribués. Elle devrait, du coup, prévoir le transfert de propriété du logement de fonction aux enseignants à condition que ces derniers honorent les loyers et charges dus depuis la date de leur mise à disposition. Il s'agit en effet de 3 000 logements conventionnés qui seront transférés en contrats individuels afin que les enseignants concernés puissent procéder à leur achat. Les non bénéficiaires auront aussi leur part selon le décret. La question des salaires, fixée à la fin du mois, a été également promise à être prise en charge. Les salaires verront, promet la tutelle, une augmentation et cette revalorisation est spécifique au secteur, même si les 25 000 enseignants du secteur sont partie prenante de la fonction publique qui englobe en son sein 1,5 million de fonctionnaires.