En dépit du satisfecit du rectorat au sujet des conditions dans lesquelles s'est déroulée la rentrée à l'université de Constantine, des perturbations ont été enregistrées dans les campus notamment à cause de l'affichage en retard des dates des examens, qui n'a pas manqué de dérouter les étudiants. Des étudiants obligés d'attendre jusqu'à la dernière minute pour être fixés avec, en prime, l'angoisse d'une éventuelle reprise de la grève de leurs enseignants. Une angoisse sensiblement altérée, cependant, dès la décision prise samedi 2 septembre par l'assemblée générale des grévistes pour assurer les contrôles du deuxième semestre. Ce bémol ajouté à la position très tenace des enseignants de Constantine a ramené beaucoup de soulagement au sein de la communauté estudiantine comme chez l'administration. Mais c'est compter sans les tergiversations et le flou entretenu par la tutelle et l'ensemble du gouvernement, du moins aux yeux des enseignants, sur les réponses réservées aux revendications et la concrétisation des promesses données en juillet dernier. Les enseignants ont décidé effectivement de lâcher du lest en organisant les examens « pour ne pas tenir en otages les étudiants et les pénaliser davantage », explique Mme Assabaa, membre du comité de gestion de la grève, qui souligne, en outre, que les enseignants de Constantine ont souffert le plus depuis le début du mouvement. Cette largesse semble bien limitée, toutefois, puisqu'ils ont décidé aussi de ne pas « libérer » les PV des délibérations jusqu'à satisfaction de leurs demandes. Cette initiative se veut une forme différente de contestation qui confirme l'attachement de Constantine à la ligne empruntée par la coordination nationale des enseignants et la logique du mouvement de grève. L'assemblée générale tenue hier au campus Mentouri a réitéré d'ailleurs les mots d'ordre du mouvement et déclaré samedi prochain journée de contestation avec la tenue d'un sit-in sur l'esplanade et une assemblée générale durant l'après-midi. Ceci en signe de solidarité avec leur collègue Mustapha Mecheb, coordinateur de l'ouest qui vient d'être convoqué pour comparaître devant un tribunal pénal. Une convocation considérée comme une provocation qui relève de « la politique de pourrissement », toujours selon notre interlocutrice. Par ailleurs, nous apprenons que les sanctions par la suspension des salaires décidées envers les grévistes ont été toutes levées, sauf pour trois enseignants. Ce qui n'éloigne guère l'appréhension de sanctions plus dures dans les jours qui viennent chez les universitaires à Constantine.