Les enseignants protestataires ont tenu une assemblée générale à la faculté des sciences durant laquelle ils ont débattu des suites à donner à la contestation. Commentant les « résultats de la dernière rencontre du bureau national du CNES avec le ministre de l'Enseignement supérieur », les enseignants de Boumerdès déclarent que celle-ci « n'a rien apporté de nouveau » et insistent que « la levée du contrôle judiciaire à l'encontre de nos collègues syndicalistes constitue un préalable pour trouver une solution à la situation actuelle ». L'assemblée générale des enseignants grévistes s'est aussi insurgée contre « le mensonge tendancieux du nouveau représentant virtuel de la région centre, minimisant à outrance le nombre des étudiants touchés par la grève et rappelle que le nombre réel des étudiants concernés par le blocage des examens dépasse les 200 000 ». Comme elle dénonce les agressions contre le membre du bureau du CNES de Béjaïa et la coordinatrice de la section du même syndicat de Blida. Foncièrement contre la méthode dont sont nommés actuellement les différents responsables de l'Université algérienne, les militants du CNES plaident pour plus de transparence et exigent que soit réellement appliqué, sur la base des compétences, le principe de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. A l'issue de leur réunion, les enseignants ont décidé de poursuivre le mouvement de grève jusqu'à la satisfaction de deux revendications fondamentales, à savoir le retrait sans conditions de la plainte du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique contre les trois représentants régionaux du CNES placés sous contrôle judiciaire et l'ouverture des pourparlers entre les pouvoirs publics et les représentants légitimes des enseignants grévistes pour la concrétisation effective des revendications des protestataires. Les enseignants en grève ont ainsi convenu d'adhérer à la journée de protestation nationale décidée pour demain lundi à travers des sit-in aux campus nord et sud et de bloquer les soutenances de fin de cycle. Par ailleurs, nous avons appris hier qu'une correspondance vient d'être adressée par le ministère de tutelle aux chefs des établissements universitaires les autorisant à prolonger l'année jusqu'à la fin juillet si cela s'avérait nécessaire pour la tenue des examens.