Des éditions lui avaient, pendant de longues années, tourné le dos. Elle se veut aussi le point de rupture avec les anciennes pratiques où le bricolage et le laisser-aller avaient fini par engluer la manifestation dans les méandres de la médiocrité. Pour y parvenir, Nouari Mohamed, le commissaire, aura fait appel à de véritables valeurs, à l'image de Rachid Djerourou, - un pur produit de l'INADC et du théâtre amateur -, de Mohammed Addar, Abdelkader Benkeroui et Mohammed Sebbat, tous membres du jury de sélection, qui aura auditionné 102 troupes réparties à travers les quatre coins du pays. Le nouveau directeur artistique soulignera d'emblée sa volonté de « renouer avec la rigueur et le sérieux, conséquences des errements qui ont failli faire disparaître de la scène culturelle nationale le festival si cher à Si Djillali Benabdelhalim ». Lors de la conférence de presse animée jeudi dernier à la maison de la culture Ould Abderrrahmane Kaki, il a été noté un véritable sursaut de la part des organisateurs et une réelle volonté de réussir et de se réconcilier avec la divine scénographie et la tonique émulation. « Ce renouveau intervient afin d'ouvrir la voie à l'efficacité et à la sérénité », comme le martèlera à plusieurs reprises Mohammed Nouari. Dans son intervention, le commissaire du festival dira son souci « de mettre un terme au bricolage et à la fébrilité que ponctuaient d'incessantes menaces de démission, créant une ambiance absolument exécrable à l'intérieur du festival ». Abordant les aspects artistiques, le commissaire dira sa satisfaction de renouer avec des troupes - notamment celles de Sidi Bel Abbès et de Batna - qui avaient gelé leur participation pour des considérations éthiques. Comme à l'accoutumée, la manifestation sera scindée en deux variantes. La version « In » verra la participation de 8 troupes ; qui seront appelées à concourir pour le trophée et se produiront au niveau de la salle Bleue de la maison de la culture. La version « Off » accueillera 7 compagnies qui se produiront à la salle des fêtes de Aïn Tédelès ou au petit théâtre Osmane Fethi à la Salamandre. Ces spectacles seront assurés par des comédiens d'Adrar, d'Oran (El Kawakeb), de Koléa (Mouvement Théâtral), de Blida (En Nawaris), de Mascara (maison de la culture) de M'sila (El Kalima) et de Béjaïa. Dans le cas où la mairie de Mazagran manifesterait un quelconque intérêt, des monologues pourraient être offerts aux vacanciers au niveau de l'immense plage des Sablettes. Une cuvée de bon augure Durant la conférence de presse, l'aspect financier de la manifestation n'aura pas été en reste. En effet, ce n'est point sacrilège que de rappeler que ce volet a toujours été au cœur du débat et à l'origine de nombreux problèmes. C'est ainsi que nous apprenons que pour cette édition, les sponsors ne se sont pas bousculés pour soutenir financièrement cette manifestation culturelle. Contactés par les organisateurs, les opérateurs de téléphonie mobile ne daigneront pas faire le moindre geste. Un organisme comme l'ONDA, qui ne ratait aucune édition, oubliera d'effectuer le virement d'un chèque de 30 millions promis lors de la précédente manifestation. Pénalisant la troupe de Baraki qui attend toujours son chèque de lauréate de 15 millions. Une somme que Mohammed Nouari s'engagera à honorer durant la prochaine édition. Ce dernier notera, toutefois, non sans satisfaction, les promesses fermes de la part du ministère de la Culture - dont l'apport s'élèverait à 500 millions de centimes -, de l'APC de Mostaganem qui devrait reconduire l'enveloppe de 300 millions de centimes et de celle du fonds de wilaya qui aura déjà effectué un premier versement de 250 millions de centimes. Une embellie financière qui, sans égaler celle de 2 milliards octroyée au récent festival du théâtre professionnel, permettra aux amateurs de passer la 39e édition dans de bonnes conditions. En attendant, tous les regards sont déjà tournés vers la quarantième édition qui coïncidera avec l'année de la culture arabe, dont une version mostaganémoise vient de recevoir l'accord des responsables. A la faveur de cette rencontre, la presse aura fait le constat d'une nette amélioration des conditions de travail. Ce qui est de bon augure pour le déroulement de la manifestation. Ainsi, il est prévu que critiques et journalistes auront un lieu de convergence et de travail très agréable : l'Ecole régionale des beaux-arts.