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Mali : Alger entre deux feux
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Publié dans El Watan le 25 - 04 - 2014

Alors que l'engagement des troupes de la mission Serval au Mali s'achèvera fin mai, l'Algérie est encore appelée à jouer un rôle déterminant dans la nouvelle tentative de dialogue intermalien.
Cette nouvelle volonté du Mali de faire asseoir l'Algérie à la table des négociations est survenue, en début de semaine, à l'issue de la 2e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali, réunissant cinq pays du Sahel (Algérie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad). Cette rencontre s'est tenue sous la coprésidence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et du ministre malien de la Réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, en présence du MAE Abdoulaye Diop, et du ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Madjid Bouguerra. «Nous comptons utiliser tous les ressorts possibles pour que l'Algérie ramène la paix, la stabilité et la sécurité au nord du Mali, a déclaré Abdoulaye Diop, le MAE malien. L'Algérie représente un partenaire important pour le développement du Mali.» C'est l'occasion pour Alger de préparer le terrain afin que le gouvernement et les groupes armés du Nord puissent reprendre le dialogue.
Selon Ramtane Lamamra, il est important de «coordonner les capacités et connaissances du terrain en vue de réaliser une action ponctuelle» d'appui au Mali. Depuis les années 1990, Alger a participé à toutes les négociations qui ont été marquées par un accord en 2006. «La visite d'IBK à Alger a accéléré cette rencontre, puisqu'il est venu solliciter l'aide de Bouteflika. Ce n'est pas un secret. Au Mali tout le monde espérait une réconciliation, affirme Mohamed Debih, politologue et spécialiste du Sahel. Il est certain qu'il y a eu une rupture entre ATT et Bouteflika. Aujourd'hui le Mali s'est doté d'un vrai interlocuteur, je suis convaincu que cette nouvelle donne a rassuré Alger pour se relancer dans le mécanisme complexe de dialogue avec les groupes armés, notamment le MNLA qui s'est rapproché du Burkina, de la France et du Maroc. Mais il n'aura pas le choix, puisque les Maliens se sont engagés.» En effet, le Mali s'est engagé par deux fois cette semaine.
Engagement
La première à travers la déclaration à l'ONU du MAE malien, Abdoulaye Diop a affirmé devant le Conseil de sécurité des Nations unies, l'engagement du gouvernement du Mali à entamer au plus tôt des négociations avec les rebelles du Nord, une «première priorité» pour l'ONU. Tout en réitérant l'engagement du gouvernement du Mali à ouvrir le dialogue : «Nous espérons que dans les jours à venir nous allons pouvoir aller très vite dans le processus de négociation, avec les bons offices de l'ONU et des pays voisins.» La deuxième est la récente nomination de Modibo Keïta (l'ancien Premier ministre malien, ndlr) par Bamako, en tant que négociateur en chef pour entamer un dialogue inclusif intermalien.
Le Mali veut sortir de la crise et sécuriser les régions du nord du Mali parce que la France «va retirer partiellement ses troupes dans un premier temps. Puis, elle placera une autre mission de contrôle», confie un haut responsable militaire malien. «Nous devrons contenir toutes les attaques des groupes armés, avec les moyens dont nous disposons, et du soutien des pays voisins. IBK doit donner ce qu'il a promis aux Maliens : la stabilité», conclut-il. La 3e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali se tiendra à Bamako au cours du mois de mai prochain.
Pourquoi les groupes rebelles se retournent-ils contre Alger ?
Parmi les groupes armés du nord du Mali, certains ont souhaité qu'Alger ne joue plus son rôle de médiateur. En cause : le double jeu de l'Algérie, qui reçoit en catimini des représentants des groupe et n'affiche officiellement aucune position. Depuis deux ans, la discrétion diplomatique d'Alger et son inaction ont irrité les Maliens en général. «Pendant que les groupes armés du Nord évoluaient sans cesse, l'Algérie, malgré son réseau et son expérience pour contrer le terrorisme, ne manifestait aucun intérêt sur la scène diplomatique, explique une source diplomatique africaine. En coulisses, c'était autre chose. Plusieurs émissaires faisaient le voyage d'Alger à Bamako, en passant par Gao et Kidal pour rencontrer les chefs du MNLA, d'Ançar Eddine. Aujourd'hui encore, sont organisées des rencontres informelles à Alger.» Mais les divergences entre les groupes ont bloqué les tentatives de dialogue. Selon Imad Mesdoua, analyste politique et spécialiste de l'Afrique, «la crise malienne a globalement eu lieu à un moment où les institutions politiques algériennes internes étaient elles-mêmes aux prises avec des modifications et des débats – ce qui peut aussi expliquer l'indécision du pays à s'impliquer de manière plus active», explique-t-il.
Quelle carte joue le MNLA ?
Celle de la reconnaissance de tous les Maliens alors que sa légitimité, y compris au nord, est de plus en plus contestée. «L'ennemi du MNLA n'est pas AQMI, encore moins le Mujao, mais le Mali», affirme un responsable militaire malien. «Le MNLA s'ingénie à faire échouer l'accord de Ouaga (qui prévoit une administration de Kidal par Bamako avec un certain degré d'autonomie, ndlr) pour ses propres intérêts. Le MNLA veut le contrôle total de Kidal», dit-il. L'accord de Ouga «a été obtenu au forceps» comme le souligne Bakary Sambe, enseignant et chercheur à l'Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (Sénégal). «Le problème de Kidal est resté intact. Aujourd'hui il y a une confusion entre l'activité des bandes armées cherchant une alternative à l'économie de guerre, de trafics et de rançons et les groupuscules touareg qui se multiplient au fur et à mesure que la représentativité se discute autour d'un conflit devenu une sorte de gagne-pain pour beaucoup.» Le MNLA continuera à faire pression sur le Mali pour l'autodétermination. «Le MNLA se retrouve piégé dans l'accord de Ouga, du moins, jusqu'à la prochaine rébellion» avoue Ibrahim Ag Moussa partisan du MNLA.
Quelle est la véritable influence de Paris ?
«Il n'y a aucun doute sur le fait que les Français voient l'Afrique de l'Ouest francophone comme une zone d'influence, rappelle Imad Mesdoua. Paris n'a eu de cesse de jouer son rôle de puissance sécurisante. Ce rôle a été amplifié par d'autres pays occidentaux heureux de laisser la France faire le sale travail, reconnaissant ainsi comme légitime son rôle de ‘‘policier'' de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel.» La France est engagée dans de nombreuses opérations militaires dans la région – sa présence est estimée à 10 000 troupes sur le continent entre les bases militaires et les opérations – même si Serval doit se terminer fin mai. D'un autre côté, le président français, François Hollande, réitère à toutes occasions l'engagement militaire de la France. Pour Harouna Diarra, journaliste malien, «Hollande espérait faire mieux que Sarkozy en Libye. C'est aussi une manière de nettoyer la région des extrémistes. La France ne lâchera pas le Mali, ne serait-ce que pour l'envergure diplomatique.»
Quelle est la marge de manœuvre réelle d'IBK ?
Quelques mois à peine après son investiture, le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), s'est retrouvé face aux réalités du nord du Mali ; l'absence d'administration à Kidal, le refus des groupes armés de se rendre, et la récente levée des mandats d'arrêt contre d'anciens chefs rebelles, soupçonnés de rapprochement avec Ançar Eddine et d'AQMI. Tout reste donc à prouver pour le nouveau chef d'Etat malien. «IBK ne dispose pas de toutes les cartes pour résoudre les problèmes du Mali, affirme un diplomate malien. Cependant, il a le soutien des pays voisins et surtout celui de la France et la communauté internationale pour mettre en échec toute tentative de déstabilisation du Mali. Grâce à la couverture médiatique de la guerre au Mali, le monde a enfin réalisé le danger omniprésent dans la région subsaharienne», précise-t-il. Il lui reste toutefois une arme secrète : Abdelaziz Bouteflika, qui, s'il a débloqué des mécanismes d'aide humanitaire au Mali, peut encore décider d'appuyer son voisin militairement.
Quel est le poids du Burkina Faso ?
Le Burkina Faso joue un rôle important dans les négociations maliennes depuis assez longtemps maintenant (ainsi qu'ailleurs dans la région). «Je crois qu'il ne fait aucun doute sur le fait que Blaise Compaoré, qui doit faire face à de considérables défis politiques sur la scène nationale, va vouloir utiliser cette ‘‘opportunité'' qui s'offre à la politique extérieure du pays, pour réaffirmer son image de puissance régionale respectée, explique Imad Mesdoua. Le Burkina Faso se prépare actuellement à la prochaine élection présidentielle en 2015 et Compaoré devrait vraisemblablement être candidat à sa propre succession. Le débat à propos d'un référendum en vue de changer la Constitution (le désormais tristement célèbre article 37) a créé d'intenses tensions politiques dans le pays et Compaoré va chercher à exploiter toute opportunité en relations internationales pour réaffirmer son leadership et sa crédibilité.» Sans surprise, Compaoré bénéficie du «soutien de la Cédéao, notamment de son président par intérim, le président ghanéen Mahama qui a déclaré que l'organisation considérait le président burkinabé comme ‘‘le principal négociateur dans le dossier malien''.»


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