Située dans la banlieue sud-ouest de la wilaya d'Alger, la commune de Draria s'est transformée au fil des années d'un petit hameau en une grande ville. Alors qu'elle ne comptait que 44 000 habitants en 2008, plus de 60 000 âmes y vivent aujourd'hui. Ce boom de la population est appelé à croître, pour atteindre 100 000 habitants d'ici 2017. Cette brusque hausse du nombre d'habitants est expliquée par le nombre de projets de construction de logements distribués dans le cadre des programmes LSL, LSP ou AADL. Cela, sans compter les nouvelles constructions qui jaillissent un peu partout dans la commune. L'arrivée en masse de ces citoyens doit amener les responsables locaux à offrir les meilleures conditions de vie possible à ces nouveaux résidants. Une lourde mission qui est loin d'être accomplie dans plusieurs quartiers. Des carences à gogo L'absence de parkings et les interminables bouchons sont lourdement ressentis au centre-ville de Draria. «Nous vivons avec les embouteillages. Même les étroites ruelles considérées comme des raccourcis n'ont pas échappé à ce triste sort, raconte Ali, propriétaire d'une épicerie au centre-ville de Draria. Nous avons souvent interpellé les autorités locales afin qu'elles mettent en œuvre un nouveau plan de circulation, en vain !» En effet, trouver une place de stationnement relève de l'impossible. Toutes les ruelles sont prises d'assaut au point ou certains automobilistes sont obligés de se garer en 2e position. Connaissant un trafic routier important, la majorité des routes de cette localité est dans un état de dégradation avancée. En plus des dos-d'âne placés un peu partout dans la ville, les nids-de-poule, les crevasses et trous béants envahissent la plupart de ses chemins. Selon Rédha, un jeune étudiant à la fac de droit, «il vaut mieux marcher à pied que d'utiliser sa voiture chaque jour». Même les trottoirs doivent être pris en considération par ces responsables qui défilent à la tête de l'APC. «Lorsqu'ils ne sont pas complètement défoncés, les trottoirs à Draria sont souvent squattés par les propriétaires de magasins. Chose qui nous oblige à marcher sur la chaussée», déclare Assia, une quinquagénaire rencontrée dans un magasin de vêtements. Les citoyens relèvent aussi l'absence d'un marché communal. Pour faire leurs emplettes, ils sont obligés de se rendre dans les communes limitrophes, telles que Birkhadem, Baba Hassen ou El Achour. Profitant de cette situation, certaines supérettes proposent des produits de première nécessité ainsi que des fruits et légumes à des prix exorbitants.En plus, les multiples agressions enregistrées au quotidien font sombrer cette commune dans un climat d'insécurité. Un renforcement des forces de l'ordre est bien plus que demandée. Le SOS des habitants des Haouchs Toutefois, ces multiples problèmes des habitants des quartiers du centre-ville de la commune de Draria sont sans importance pour les habitants des haouchs. Ces derniers se disent complètement oubliés par les autorités. Selon Brahim, un résidant à Haouch Youcef, leur problème majeur ce sont les odeurs nauséabondes qui se dégagent de l'oued Khodja où passent les eaux usées de toute la ville de Draria ainsi que les communes voisines. «Que ce soit en hiver ou en été, nous vivons dans une crainte terrible. Avec les fortes pluies de 2013, une crue de cet oued a failli emporter tout notre quartier. Heureusement qu'il n'y a pas eu d'incident grave», raconte notre interlocuteur. Et de poursuivre : «L'arrivée de l'été ne signifie pas la fin de ce cauchemar. Les odeurs pestilentielles qui se dégagent de l'oued sont insupportables. Cela, sans compter les insectes et autres bestioles qui y ont trouvé un milieu propice pour leur reproduction.» En plus de réclamer une solution rapide à ce problème épineux, les habitants des Haouch Youcef, Hadj Kaci et Feminias ne cessent de demander la réalisation d'une école primaire et d'une mosquée, ainsi que la réfection des routes complètement impraticables.