Que reste-t-il de ce qu'on connaissait du visage de la ville des Genêts appelée jadis La Petite Suisse ? Rien, sinon que la situation s'est dégradée à un rythme avancé ces dernières années, à telle enseigne que le chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou plonge dans une terrible insalubrité provoquée par la multiplication des dépotoirs sauvages. Il suffit de faire un tour dans les méandres de la ville pour mesurer l'ampleur de cette insalubrité. Des tas de différentes ordures, qu'elles soient ménagères ou autres, se constituent au cœur de cette grande cité où l'urbanisation anarchique a ravagé le peu d'espaces verts existants. Aucune ruelle, aucun quartier n'est épargné par les ordures qui constituent un sérieux problème pour la santé publique. On y trouve même des eaux usées qui ruissellent sur la Grand-Rue, notamment à proximité des ex-galeries et du square. Cette avenue est la plus fréquentée et les odeurs qui s'y dégagent indisposent au plus haut point les passants. L'odeur est tellement forte qu'elle fait fuir les plus téméraires. Certaines flaques issues de ces eaux qui jaillissent de sous le trottoir se trouvent au niveau de l'arrêt de bus et des fourgons. Juste à côté, soit au marché couvert, l'insalubrité a aussi atteint une situation alarmante. Juste à l'entrée du marché, c'est une odeur terrible qui vous souhaite «la bienvenue». Et dire qu'en ce lieu, on vend différents produits destinés à la consommation. Les risques sont grands et les dangers certains. Dehors, tout au long de la rue Capitaine Si Abdellah où se tient un marché parallèle, même topo. L'odeur de la sardine et autres légumes pourris vous prend à la gorge. Certains commerçants ne prennent pas la peine de jeter les restes de leurs produits périmés dans les poubelles. Ils les laissent sur place. Il y a quelques jours, ce sont les poissonniers qui avaient loué un tracteur pour dégager les ordures. C'est dire que l'hygiène est le parent pauvre de la capitale du Djurdjura. A la Nouvelle-ville, la situation n'est pas meilleure. Des tonnes de déchets ménagers et autres détritus provenant des chantiers du bâtiment se sont amoncelés à proximité de chaque bâtiment, débordant même sur les trottoirs. Les travaux d'aménagement, ce gigantesque chantier qui n'en finit pas, ont rajouté à la situation déjà catastrophique. Résultat : ces décharges sont devenues des foyers de prolifération de moustiques, de rats, de chats et de meutes de chiens errants. Même s'il existe une entreprise privée qui s'occupe du ramassage presque sans arrêt, il reste que les habitants qui ne respectent pas les horaires fixés à cet effet y sont également pour quelque chose.