Le bilan de l'année 2013 en matière d'hygiène et de sécurité des travailleurs fait état de 7000 PV relatifs à différentes infractions. «La protection n'existe pas partout», révèle Mourad Yataghène, cadre supérieur à l'Inspection générale du travail. Cet inspecteur divisionnaire souligne que le secteur du bâtiment est le domaine ayant enregistré le plus d'accidents, suivi de celui des travaux publics. En 2013, 600 accidents mortels ont été enregistrés, dont la majorité dans le secteur du bâtiment. La plupart des infractions ont été relevées au niveau des PME. Concernant les accidents relatifs aux produits chimiques, ils ont été enregistrés dans les petites unités. 600 cas relatifs aux maladies professionnelles ont été également enregistrés, liés à l'inhalation de produits toxiques. Le manque de protection et de sécurité dans les PME est «dû au manque de culture et à la fausse estimation de ces investisseurs qui ont une vision erronée du management», explique M. Yataghène, lequel n'a pas manqué de rappeler que la meilleure protection donne forcément une meilleure productivité. Ce cadre au ministère du Travail a mis l'accent sur le caractère complexe des maladies professionnelles relatives aux risques chimiques dans la mesure où l'effet n'est pas immédiat. M. Yataghène appelle à la protection des travailleurs qui sont en exercice, précisant que ce genre du travail (contact avec les produits chimiques) nécessite deux visites médicales par an. Pour rappel, 230 000 visites de contrôle ont été effectuées durant l'année 2013 pour un total de plus de 2 millions de travailleurs. Les sanctions en vigueur ne proposent pas de fortes amendes dans la mesure où elles s'appuient sur un texte qui date de 1988, mais en cas de danger sur les travailleurs, «on peut procéder à la fermeture de l'unité sur décision du wali», précise notre interlocuteur. Il ajoute qu'en cas de récidive, la sanction peut aller jusqu'à l'emprisonnement, tout en soulignant que le texte est à caractère dissuasif. La sensibilisation et la protection priment sur la sanction.