La situation peu « ordinaire » dans laquelle se trouve aujourd'hui la commission des finances de l'APW a fait réagir un certain nombre d'élus. Chegnane Mimoune, membre de cette commission, affirme sans détour que « la commission des finances est tout simplement à l'arrêt ». Le même élu précise qu'« en dehors des réunions relatives à l'examen des budgets supplémentaires et primitifs, ladite commission n'a jamais été convoquée pour faire le suivi des projets adoptés et ce, depuis le début du mandat de l'Apw, soit depuis l'année 2002 ». L'élu ajoute que « théoriquement, la commission des finances est censée être convoquée par le P/Apw ou par les vice-présidents. Mais cela ne s'est pratiquement jamais produit en dehors, bien évidemment, des réunions liées à l'examen des budgets primitifs et supplémentaires ». Il est important de signaler, à ce propos, que la commission des finances est supposée fonctionner durant toute l'année. Entre deux sessions, elle a pour fonction de faire le suivi des différents projets adoptés. « Cette commission a pour mission de contrôler le budget de l'Apw et d'apporter des modifications aux budgets destinés à chaque projet en fonction des données récoltées sur le terrain », explique encore l'élu. A en croire ces déclarations faites par l'un des membres de cette commission, aucun projet n'aurait bénéficié d'un suivi plus ou moins sérieux, depuis l'année 2002, ce qui ouvre la voie à de nombreuses interrogations. Il va sans dire que l'absence de suivi et de contrôle représente un risque majeur sur le bon déroulement des différents projets d'utilité publique. Ces projets risquent, en effet, d'être mal gérés tout en engloutissant des sommes d'argent supérieures à celles prévues initialement. M. Chegnane assure, par ailleurs, que les autres commissions de l'Apw d'Alger « ne se portent pas mieux ». « De façon générale, note-t-il, les autres commissions de l'APW ne se réunissent que rarement, ce qui fait que de nombreux projets n'aient pas fait l'objet d'un suivi sérieux ». L'élu dira, que « de nombreux membres de l'assemblée désireraient faire leur travail correctement, malheureusement, les circonstances ne sont visiblement pas favorables ». Il y a lieu de rappeler, sur un autre plan, que l'APW d'Alger a connu, ces derniers mois, un certain nombre d'actions de protestation de la part de certains élus. Ces élus ont exprimé, à plusieurs reprises, leur mécontentement quant au fonctionnement de l'assemblée. Les mécontents ont, rappelons-le, exigé la tenue d'une réunion extraordinaire en rapport justement avec le fonctionnement de cette institution. Signalons aussi que certains membres de l'assemblée populaire ont critiqué le fait que l'APW ne se réunisse en session ordinaire que deux fois par an et ont exigé l'application de la réglementation qui prévoit la tenue de quatre sessions par an.