L'étude du budget supplémentaire de l'Assemblée populaire de la wilaya, dont le coup d'envoi a été donné depuis une semaine, prend les allures d'une véritable bataille opposant deux groupes d'élus. Certains d'entre eux se disent justement scandalisés par l'annulation d'un certain nombre de projets pourtant inscrits par l'administration de la wilaya, considérant que les arguments avancés par leurs pairs « ne tiennent pas la route ». D'un autre côté, des projets devant être réalisés depuis déjà longtemps ont vu leurs budgets respectifs revus à la baisse. On nous informe que les projets annulés ou ayant subi une réduction représentent la somme de 546 millions de dinars. « Différents arguments ont été avancés pour l'annulation ou la réduction des budgets alloués à ces programmes. Parallèlement, des budgets ont été dégagés pour la réalisation de projets qui n'ont jamais été inscrits auparavant au programme de l'APW », indique Chegnane Mimoune, élu RND et membre de la commission des finances de l'APW qui avance comme exemple le cas du centre culturel de Oued Koriche. « Une enveloppe de 48 millions de dinars destinée initialement à l'achèvement de ce centre, dont les travaux durent depuis une dizaine d'années, a été annulée par des élus ayant jugé que ce projet a été détourné de sa vocation. La vérité est que les élus de cette APC ont, d'un commun accord avec les représentants de la wilaya, décidé d'installer au niveau de ce centre culturel une salle de sport et une structure de sécurité sociale. Du moment que les élus locaux se sont entendus avec l'administration de la wilaya, il n'y a pas lieu d'annuler ce projet. Paradoxalement, on dégage une enveloppe pour la réalisation d'un centre sanitaire à Bab el Oued alors que ce projet n'a pas fait l'objet d'une étude sérieuse et n'a été sujet à aucune délibération au niveau de l'APW ». D'autre part, certains membres de l'APW sont particulièrement mécontents par rapport au fait que leur assemblée ait voté une décision selon laquelle les APC devront désormais réaliser elles-mêmes les projets censés se situer sur leurs territoires respectifs. Les mécontents rappellent, en effet, que cette décision ne peut être valable que pour les petits projets, considérant que « les municipalités de la capitale n'ont ni les moyens humains ni les moyens techniques leur permettant de réaliser et de gérer des projets de grande envergure ». M. Chegnane attire, justement, l'attention sur le fait que « 57 projets ont été déjà inscrits, il y a quelques années, au programme de l'APW à la demande des présidents ou autres représentants d'APC. Un nombre important de ces chantiers a déjà été financé lors de l'exercice précédent ». L'élu signale, en outre, que « la majorité de ces projets a été lancée en 2004 ». Allant plus loin dans ses propos, l'élu s'étonne du fait que « des APC ayant bénéficié d'enveloppes pour la réalisation d'un marché (le coût d'une telle structure est estimé à 6 millions de dinars) reviennent quelques années plus tard pour demander la même somme pour la réalisation du même projet ». A la lumière de ces données, des élus de l'APW estiment que les communes de la capitale ne sont pas capables de prendre en charge la réalisation de grands chantiers, sachant que les anciens projets devant être réalisés sur leurs territoires tardent déjà à voir le jour. Les membres de l'assemblée s'interrogent, d'ailleurs, sur les raisons ayant motivé leurs pairs à soutenir une telle décision. Certains élus manifestent également leur mécontentement quant au mode de vote adopté au niveau de leur assemblée lors de l'étude du budget supplémentaire. « En règle générale, les travaux sont ouverts assez tard afin de permettre aux élus appartenant à la majorité de se présenter pour faire contrepoids contre les autres membres de l'APW », indique M. Chegnane qui assure qu'« une décision votée, il y a quelques jours, à 17 contre 15 a été tout simplement annulée. Les travaux ont été reportés pour le lendemain en attendant que d'autres élus de la majorité soient présents dans la salle ».