Une dizaine de chauffeurs de bus de la ligne 52, desserte qui part de Sidi Abbaz, dans la commune de Bounoura, jusqu'à la cité El Korti, au quartier de Belghenem dans la commune de Ghardaïa, accompagnés pour la plupart de leur receveur, ont observé, mardi après-midi, un sit-in devant les grilles du siège de la wilaya de Ghardaïa pour dénoncer les agressions aux jets de pierres dont ils font incessamment l'objet de la part de jeunes Mozabites à Châabet Telli. «A l'aller, un voyageur m'avait averti de faire attention au retour. Il avait remarqué 4 ou 5 jeunes Mozabites dans une petite ruelle faisant le guet, des pierres à la main», déclare le chauffeur et propriétaire caillassé en revenant vide de la cité El Korti, après avoir déposé ses clients, nous montrant la vitre sur le côté réduite en toile d'araignée par la violence du choc avec le projectile qui était toujours à l'intérieur du bus : une grosse pierre qu'un gamin n'aurait jamais pu propulser avec une telle violence. «C'est un jeune homme d'à peu près 25 ans qui me l'a lancée. Je l'ai vu et je peux même le reconnaître si on me confronte à lui», poursuit d'un air abattu le chauffeur. Ce mouvement de protestation a été également suivi par quelques chauffeurs de taxi et de bus de la ligne Ghardaïa-Daïa Ben Dahoua, qui continuent à ce jour à contourner toute la ville, ne pouvant toujours pas emprunter le trajet habituel qui passe par El Ghaba (La palmeraie), Touzzouz et Lachbor. Une délégation de chauffeurs emmenée par le directeur des transports de la wilaya de Ghardaïa a essayé de rencontrer le wali de Ghardaïa pour exposer ses problèmes et demander à être protégée, mais n'a finalement pas pu y accéder. Seul le directeur des transports a rencontré le chef de cabinet du wali qui aurait, selon certains chauffeurs, donné des instructions et contacté le chef de sûreté de wilaya de Ghardaïa pour prendre le problème en charge. «Et pourtant, cela fait deux semaines que nous avons repris le travail sur cette ligne sans aucun problème. Nous savons qu'il y a des gens qui ne veulent pas voir la situation s'apaiser. Mais heureusement, ce n'est qu'une infime minorité, l'immense majorité des citoyens de cette ville n'aspirant qu'à vivre en paix», lâche avec dépit l'un d'eux.