Après un mois de juin plutôt clément, la plupart des villes du sud du pays renouent ces derniers jours avec les véritables températures saisonnières l Un 46°C à l'ombre annoncé aujourd'hui par l'Office national de la météorologie (ONM) veut tout simplement dire 56°C dans la rue pour un habitant de Ouargla, Hassi Messaoud, In Salah ou Illizi. Pourtant, si la hausse des températures ne peut être qualifiée d'événement exceptionnel dans le Sahara algérien, il n'empêche que les 46° C à l'ombre annoncés comme température maximale par les services de la météo reflètent de loin la réalité vécue par la population. Sortir est un problème et rester à l'intérieur est une autre histoire. Les climatiseurs sont terrassés par la chaleur extérieure et les citoyens sont pris entre l'enclume d'une température suffocante qui a pour seul remède l'eau fraîche et une climatisation de grande puissance et le marteau de la facture d'électricité qui augmente avec les BTU du climatiseur. Ceci nonobstant la durée d'utilisation du climatiseur, car si pour certaines familles, l'été exige une utilisation h24, pour d'autres les trois ou quatre heures de la sieste sont déjà difficilement gérables. La qualité de la climatisation s'est bien évidemment améliorée avec les nouveautés du marché et les prix de plus en plus abordables des split systems notamment, affichant même une qualification tropicale pour plus de 55°C cette année, sont plus qu'attrayants. Mais le coût de la consommation reste la principale contrainte pour le commun des familles. Et la vie continue. Elle est plutôt réorganisée même si les horaires administratifs pratiqués sont incompatibles avec l'été saharien. Les rues ne sont pas désertées. Elles sont loin de l'être depuis quelques années où la tendance est à rester chez soi même en été, du moins les trois premiers mois de cette saison de six mois. L'affluence sur les marchés est surtout matinale ou au crépuscule. Les enfants, eux, continuent à jouer dehors, pour preuve, les tournois interquartiers de football ont déjà commencé. Les bassins et piscines ne désemplissent pas depuis le mois de mai, à croire que les bambins que l'on rencontre tout le temps dans la rue ont développé une résistance particulière à la chaleur caniculaire sévissant ces jours-ci. Ils plongent la tête dans l'eau pour en ressortir et affronter de longues heures d'ennui et de canicule. Les personnes âgées ne sont pas en reste. Avec les enfants, elles restent les plus vulnérables à la chaleur et affrontent la mort par suffocation ou déshydratation au quotidien. Parce qu'en Algérie, où 80% du territoire est désertique, il n'est point question d'un plan canicule ou de mesures préventives. On vit et on meurt de la chaleur comme d'autre chose. Une chaleur conjuguée au manque d'eau et aux coupures d'électricité.