Un hommage solennel a été rendu, lors de la 12e édition du Colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945, tenu jeudi dernier à Guelma, aux martyrs du 8 Mai 1945 et, à titre posthume, à Saci Benhamla, membre fondateur et président de l'association du 8 Mai 1945, ainsi qu'à l'avocat Jacques Vergès. Le Colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945, organisé jeudi, par l'université 8 Mai 1945 de Guelma, en est à sa douzième édition. Un hommage solennel a été rendu, à titre posthume, à Saci Benhamla, militant nationaliste guelmi de la première heure, membre fondateur et président de l'association du 8 Mai 1945. C'est en ouverture du colloque que le recteur de l'université a annoncé, à l'assistance, que la salle de conférences du nouveau campus de l'université est officiellement baptisée du nom de Saci Benhamla. Le parcours de cet homme d'exception, né le 12 septembre 1926 à Guelma et décédé le 18 juillet 2013 à Alger, a été présenté par Amrani Nourdine, fils de chahid du 8 mai 1945 à Guelma. Parcours d'un homme d'exception Ainsi, dans sa communication introductive, l'orateur a souligné toutes les dates charnières du vécu de feu Saci Benhamla. Nous en retiendrons ceci : «Habitant le quartier populaire de Bab Essouk de Guelma, il est l'aîné d'une fratrie de cinq garçons et une fille, dont les parents font dans le négoce. A l'âge de 7 ans, il entre à l'école d'Alembert (aujourd'hui Mohamed Abdou). A 17 ans, il occupe la fonction de commis au greffe du tribunal de Guelma. De 1943 à 1945, son engagement politique va se confirmer en militant clandestinement en tant que chef de groupe au PPA.» Et d'ajouter : «Il organise, en 1943, une marche de protestation vers le monument aux morts de Guelma pour dénoncer les mesures racistes des frères Arella, propriétaires d'un cinéma où l'entrée aux indigènes est interdite. Il échappe aux massacres de Mai l945 et continue sa lutte nationaliste jusqu'en 1947, en tant que secrétaire de la section PPA de Guelma. De 1947 à 1950, il devient chef de la section paramilitaire de l'OS après le départ de Souidani Boudjemaâ, sous la responsabilité de Mohamed Belouizdad. Il est condamné par le tribunal de Annaba en 1951 à 5 ans de prison ferme, condamnation réduite à 3 ans par le tribunal d'Alger puis il est écroué à la prison de Barberousse. Son arrestation est intervenue suite au démantèlement de l'OS par les services français. Il reprendra ses activités, de 1953 à 1954, après sa sortie de prison, en qualité de responsable du PPA et du MTLD à Guelma.» Et de conclure : «Saci Benhamla fut encore une fois arrêté le 2 novembre 1954 et interné jusqu'en 1962. Il occupera des rôles importants au FLN, de l'indépendance jusqu'en 1975 en tant que membre du comité central, membre permanent de la commission économique puis contrôleur national. Quant à son engagement national et international pour la cause des victimes des massacres du 8 Mai 1945, elle est restée sans faille de 1995 à 2013, date de son départ pour un monde meilleur.» Un autre hommage, à titre posthume aussi, a été rendu à Jacques Vergès par l'historien Mohamed El Corso. Mais contre toute attente, le président de cette première session du colloque, le docteur Salah Ferkous de l'université de Guelma, a écourté sans ménagement l'intervenant, alors qu'il venait tout juste d'entamer sa communication, dont nous retiendrons ceci : «Jacques Vergès est pour certains l'avocat du diable et pour d'autres l'avocat des causes justes, telle la nôtre.» Quant au docteur Djamel Yahiaoui, directeur du Centre national d'études et recherches sur le mouvement national et la révolution de Novembre 1954, il a subit le même sort que l'historien El Corso, et s'est vu écourter son hommage à Henri Alleg, journaliste franco-algérien, membre du PCF et ancien directeur d'Alger républicain. Une situation qui n'a pas manqué de choquer plus d'un dans la salle. Notons enfin que cette douzième édition du Colloque international sur les massacres du 8 Mai 1945 à Guelma a également vu d'autres communications, notamment d'universitaires des wilayas de Souk Ahras, M'sila, Annaba, Tébessa, Sétif et bien sûr Guelma et ont toutes porté sur la thématique «Les crimes coloniaux et leurs effets sur le mouvement national (1945-1954)».