Kidnappé samedi sur la route de Tigzirt, Amine Yaker, 21 ans, fils du patron de l'imprimerie Aurassi de Draâ Ben Khedda, a été libéré dans la nuit du mardi à mercredi. Le jeune Yaker a été retrouvé, à 2 h, près de l'hôpital de Azazga, selon des sources proches de la famille. Il a été relâché par ses ravisseurs après quatre jours de séquestration. Une importante rançon a été demandée par le gang et la famille a dû satisfaire, selon des échos, au moins à une partie de ces exigences pour obtenir la libération de son enfant. Le rapt avait été opéré samedi vers 20 h par un groupe armé au lieudit la Crête, à 20 km au nord-est de Tizi Ouzou. Amine Yaker revenait de la ville côtière de Tigzirt en compagnie de ses amis à bord d'un véhicule 4x4 quand il a été intercepté par des individus armés dont certains portaient des tenues des services de sécurité. Le fils de l'imprimeur a été empoigné et conduit les yeux bandés, tandis que ses amis ont été relâchés. Les ravisseurs ont rapidement pris contact avec le père Yaker, lui demandant de régler une forte rançon, se comptant en milliards, pour espérer retrouver son fils. A sa libération hier, le jeune homme était traumatisé, mais ne portait pas de traces de violence. Fait marquant de cette affaire, le gang a exigé de la famille que l'affaire ne soit pas ébruitée, sous peine d'exécuter froidement la victime qui était entre ses mains. Une terrible menace qui a ajouté au désarroi de la famille qui tentait de sauver son fils. Cet enlèvement a connu un dénouement heureux, mais aggrave le sentiment d'insécurité dans la région. Cela intervient quelques semaines après le kidnapping de l'un des frères Haddad, du groupe ETRHB, enlevé près d'Azeffoun. Il avait été également libéré à l'issue de quelques jours de détention par un groupe qui avait réclamé une rançon pareillement importante. L'inquiétude suscitée par ces enlèvements retentissants gagne notamment les opérateurs économiques qui ont bâti des entreprises depuis de longues années. Ils se retrouvent dans le collimateur des nouveaux gangs qui se spécialisent dans le rapt. Les entrepreneurs et investisseurs ne cachent plus leur détresse devant un fléau qui menace la pérennité même de leur activité économique, alors qu'ils avaient maintenu le fonctionnement de leurs entreprises au plus fort du terrorisme, puis pendant les années d'instabilité causée par les événements de Kabylie. Les services de sécurité n'ont pas encore mis en œuvre une stratégie efficace pour l'identification, la localisation et la destruction de ces nouvelles poches de la grande criminalité.