Une réunion de coordination a regroupé hier à la cour de Boumerdès une délégation de l'Ordre des avocats de Tizi Ouzou d'un côté et le président de ladite cour, M. Lamraoui, ainsi que le procureur général, M. Medjrab, d'un autre côté, pour débattre des problèmes que rencontre la défense dans l'accomplissement de ses missions. A l'issue de cette rencontre que les deux parties ont qualifiée de « fructueuse », les représentants du secteur de la justice ont, au cours d'un point de presse, fait le compte rendu de l'entrevue. Les représentants des avocats ont notamment soulevé le problème du report des audiences d'une semaine seulement, ce qui, selon leur porte-parole, Me Chenoune Nouara, ne leur permet pas toujours de pouvoir consulter les dossiers de leurs mandants. Ils ont ainsi demandé à ce qu'on reporte à l'avenir les procès d'une quinzaine de jours. Une revendication satisfaite par la justice, selon les deux parties. La mise en délibéré de certaines affaires a aussi été l'un des sujets sur lesquels s'est plaint le barreau. Au terme des échanges des points de vue, il a été décidé que les juges en charge des affaires mises en délibéré se doivent désormais de rendre leur verdict dans les limites des délais arrêtés initialement, sans pouvoir rien reporter. La consultation des dossiers du pénal est désormais acquise si l'on se réfère aux déclarations du président de la cour et du procureur général, qui ont rassuré que, conformément aux dispositions du code de procédure pénale, il sera toujours établi une 3e copie du dossier qui sera remise à l'avocat. Des directives ont été données hier pour que ce problème ne se pose plus, a-t-on dit. Les responsables de la justice ont aussi répondu favorablement à la revendication des robes noires relative à la substitution d'avocat sans procuration écrite en cas d'absence d'un confrère. Conformément aux conclusions de la rencontre, lorsque des justiciables détenus n'arrivent pas de la prison à l'horaire prévu, la justice traitera désormais les cas de ceux qui ne sont pas emprisonnés au lieu de faire perdre du temps aux avocats qui, jusque-là, attendaient beaucoup. Ce problème se posait plutôt au tribunal de Rouiba, a-t-on indiqué. Sensibiliser les greffiers à ce qu'ils se comportent le plus correctement possible avec les avocats, sans discrimination aucune ; afficher le rôle des affaires pénales et réserver les premiers rangs des salles d'audience aux avocats ont été les autres exigences majeures des robes noires. MM. Medjrab et Lamraoui ont déclaré que toutes ces revendications vont être satisfaites et que des instructions fermes seront données pour que la défense trouve toutes les conditions nécessaires à l'exercice de sa mission au sein des cinq tribunaux ainsi qu'au niveau de la cour de Boumerdès. Me Chenoune s'est félicitée de la disponibilité des responsables du secteur de la justice à Boumerdès à collaborer dans le sens de prendre en charge les doléances des avocats.