La cérémonie d'installation de Lamraoui Abdelhamid à son nouveau poste de président de la cour d'Alger a créé hier un sentiment de colère chez les nombreux justiciables auxquels les portes des audiences ont été fermées. La tenue d'une telle cérémonie dans un jour ouvrable sans que les citoyens n'en soient informés a été très critiquée, notamment par les avocats, d'autant que l'attente dans le hall a duré toute la matinée. Dans la salle n°5, située au premier étage du palais de justice, de nombreux magistrats, bâtonniers, représentants de la police et de la gendarmerie, ainsi que le premier président de la Cour suprême et le chef de cabinet du ministre de la Justice étaient réunis. Lamraoui Abdelhamid, ancien président de la cour de Boumerdès, poste auquel a été promue Mme Ania Benyoucef, n'a pas été prolixe en déclaration puisqu'il s'est contenté de relancer quelques fleurs à ses collègues et auxiliaires de justice. M. Boutaghène, premier président de la Cour suprême, a, quant à lui, préféré faire l'éloge de la politique de la réforme de la justice, engagée par le président de la République dans le but d'« améliorer le travail de justice et d'assurer une meilleure équité en droit grâce aux efforts fournis par les magistrats et auxiliaires de justice », sans pour autant citer les avocats, qui constituent un des fondements d'un Etat de droit. Une omission rattrapée par le procureur général Kaddour Berraja, lequel lors de son intervention a mis l'accent sur « la conjugaison des efforts de toutes les parties impliquées, magistrats, avocats et auxiliaires de justice pour une justice plus indépendante et plus professionnelle ». Depuis des années, les relations entre le bâtonnat et les chefs de cour ont été conflictuelles. Hier par exemple, un incident a failli entacher la cérémonie lorsque le bâtonnier national Abdelmadjid Sellini a voulu boycotter le premier rang, réservé aux avocats, lorsque l'un des organisateurs, un procureur général adjoint, a voulu le placer dans un coin. Il a fallu des excuses pour que maître Sellini et ses collaborateurs reviennent à leurs chaises.